La ministre de la Famille confirme avoir exigé une inspection de la garderie qui se trouve au rez-de-chaussée de la résidence.

La députée péquiste Agnès Maltais est intervenue en chambre, jeudi matin, à la période des questions. «Une enquête est en cours concernant les deux jeunes, mais rien ne peut être fait, nous dit-on, pour empêcher que d’autres enfants fréquentent cette garderie, et peut-être d’autres enfants aussi dans l’avenir. Les porte-parole du DPJ [Directeur de la protection de la jeunesse] et du ministère de la Famille disent ne pas avoir le pouvoir de la fermer. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est recommander aux parents de ne pas envoyer leurs enfants. Ça n’a pas de sens. Si eux, la DPJ et le ministère de la Famille, n’ont pas le pouvoir de protéger les enfants, qui l’a?» interroge la leader adjointe.

«C’est une garderie qui n’est pas reconnue, hein, qui n’est pas légale au sein des adresses qu’on a», a confirmé la ministre de la Famille, Francine Charbonneau. Il n’y a jamais eu de plainte, malheureusement, qui a été faite à cet endroit, donc on ne pouvait pas savoir qu’il y avait là une garderie illégale.

«Ce matin, on a demandé une inspection à cet endroit, ajoute-t-elle. Quand on découvre un endroit comme celui-là, on fait tout dans la mesure du Ministère pour aller voir comment ça se passe, où ça se passe et qu’est-ce qu’on peut faire pour s’assurer de l’aspect sain et sécuritaire des enfants à cet endroit.»

La ministre avoue qu’il y a des limites au pouvoir d’intervention de son ministère. «Les règles actuelles font en sorte qu’une garderie où il y a moins de six enfants peut pratiquer, puisque ça peut être une grand-mère qui garde, ça peut être une maison privée, un voisin. En bas de six enfants, il n’y a pas de permis qui sont émis. De ce fait, un enquêteur va aller à l’adresse et va faire en sorte que les parents seront informés de comment ça se passe et ce qu’il faut faire. Parce que, de notre côté, il ne faut pas laisser aucun lest par rapport à l’aspect sain et sécuritaire des enfants dans les garderies.»

{{Mme Charbonneau n’a pu que rappeler aux parents d’être «très vigilants».}}

{{Extrême}}

La Presse révélait mercredi cette histoire de maltraitance extrême. On apprenait que deux mineurs ont été placés en famille d’accueil au début de l’année après avoir passé respectivement 6 et 10 ans confinés au sous-sol du pasteur de l’Église évangélique baptiste de Québec-Est, organisation locale reniée des autres églises du genre au Québec. Les jugements en protection de la jeunesse évoquent des coups de poing au ventre, des séances d’exercices interminables sans manger et un contrôle de tous les instants.

Jusqu’à présent, rien n’indique que les enfants qui fréquentent le service de garde ont été maltraités.

La Presse a aussi appris que la ministre déléguée à la Direction de la protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, a demandé des vérifications internes sur l’intervention des services sociaux. Elle aurait été troublée par «l’ensemble du dossier», fait savoir son attachée de presse.

La police de Québec a également ouvert une enquête. Par la voix de son avocat, le pasteur soupçonné nie en bloc les allégations

source : lapresse.ca