Selon le psychiatre Serge Hefez, le processus ressemble à celui utilisé par les sectes.
Ces jeunes ont subi « un lavage de cerveau, le plus souvent sur Internet, avec des recruteurs qui savent très bien exploiter leurs failles et leurs interrogations. Ce sont des psychologues absolument extraordinaires ! Ils trouvent des programmes de radicalisation, de conditionnement qui vont être adaptés à chaque profil », explique–t-il .

Et de détailler des exemples de personnalités sensibles au discours jihadiste :
– Des jeunes filles qui veulent être « Mère Teresa » pour sauver le monde
– Des jeunes filles qui souhaitent rencontrer le beau prince barbu
– Des jeunes gens qui sont attirés par le goût du sang et qui veulent en découdre
– D’autres qui veulent être « Richard Cœur de Lion »

Pour Serge Hefez, invité vendredi de l’émission « 24 Heures en question » sur LCI, ces adolescents ou jeunes adultes sont « en quête d’un discours qui va leur permettre de sortir de leur condition et de leurs interrogations ». A noter que ce type de discours a toujours été un outil des sectes désireuses de recruter de nouveaux adeptes. « Il y a toujours eu des sectes où tout à coup des gens à peu près normaux au départ se retrouvent affiliés à un discours, à un gourou. Ils perdent leur sens commun et se clivent complètement à l’intérieur d’eux, entre le personnage antérieur et le personnage qui suit les préceptes de la secte ».

{{En France, 1954 mineurs radicalisés}}

De quoi faciliter le passage à l’acte, encouragé par la pression du groupe : « On pense souvent à la personne [radicalisée] comme une personne un peu isolée, avec son raisonnement, son psychisme, son histoire. Mais à partir du moment où on est fondu dans un groupe et qu’on adopte sa logique, on perd sa personnalité antérieure », souligne Serge Hefez.

En France, Le Figaro a révélé ce vendredi qu’au 15 septembre, 1954 mineurs ont été signalés comme radicalisés en France, soit une hause de 121 % par rapport au recensement de janvier dernier.

source : LCI