Prétendant disposer de méthodes révolutionnaires ou de remèdes naturels à tous les maux, les dérives sectaires prospèrent dans les domaines de la santé et du bien-être. Comment les reconnaître et comment s’en protéger ?

En 2019, quatre signalements sur dix concernaient les domaines de la santé et du bien-être. Illustration Adobe Stock

 

Les affaires sont bonnes pour les gourous. La crise sanitaire et le climat de défiance généralisé ont créé un marché prometteur pour les vendeurs de thérapies dites alternatives, susceptibles de basculer dans la dérive sectaire.

Ainsi, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a reçu 3 000 signalements en 2020, dont 700 jugés sérieux, contre 2 800 l’année précédente.

Les nouveaux gourous

En 2019, quatre signalements sur dix concernaient les domaines de la santé et du bien-être.

Le crudivorisme, régime abandonnant les aliments cuits, et les stages de jeune extrême ont notamment fait l’objet d’une surveillance renforcée ces dernières années.

En 2020, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “mise en danger de la vie d’autrui” à l’encontre de Thierry Casanovas, promoteur notoire du crudivorisme sur les réseaux sociaux. La Miviludes a reçu 600 signalements le concernant.

Les signes qu’il faut reconnaître

Si vous vous inquiétez de la tournure que prend une thérapie, vous pouvez contacter vous-même la Miviludes. Mais quels sont les signes d’une dérive sectaire ?

“Toute dérive thérapeutique n’est pas forcément sectaire”, postule la Miviludes sur son site internet. Cependant, la dérive sectaire émerge dès qu’on essaie de “faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée”.

Les “pseudo-thérapeutes” s’appuient en général sur trois croyances : “l’approche médicale ne prend pas en compte l’humain dans son ensemble, la santé publique est sous l’influence de l’industrie pharmaceutique, toutes les solutions sont à trouver dans la nature ou en soi”.

Le thérapeute peut ainsi isoler le patient de ses médecins et de ses proches, le plaçant peu à peu dans une situation d’emprise mentale.

Exploitation et dangers

À ce stade, le malade commence à prendre des décisions “qu’il n’aurait pas prises normalement”, poursuit la Miviludes.

Il peut par exemple abandonner des traitements importants, mettant sa propre santé en danger.

Ayant pris pleinement sa place de gourou, le thérapeute fera entrer sa victime “dans un processus d’adhésion inconditionnelle à sa méthode”. Avec, à la clé, “la vente d’ouvrages, la participation à des stages payants ou à des retraites coûteuses”.

source :

https://www.ledauphine.com/magazine-sante/2021/03/31/pourquoi-les-sectes-disent-merci-a-la-covid-19