PARIS, 20 mars 2008 (AFP) – Le CCMM-Roger Ikor et l’Unadfi (Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu) ont regretté jeudi de ne pas être associées dans certains départements aux groupes spécifiques sur les dérives sectaires mis en place par les préfets.

Dans un communiqué commun diffusé jeudi, ces deux associations de lutte contre les dérives sectaires “s’étonnent des interprétations contradictoires” de la circulaire adressée aux préfets par la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie le 25 février concernant la lutte contre ces phénomènes.
Cette circulaire prévoit la mise en place de groupes de travail spécifiques
dans tous les départements, inspirés du fonctionnement des GIR et chargés de la répression.
“Les associations de lutte contre les dérives sectaires étaient régulièrement invitées à participer aux travaux des cellules départementales de vigilance sur les dérives sectaires”, rappellent les deux signataires du communiqué.
Elles “souhaitent vivement” que leur participation aux groupes de travail spécifiques “soit identiquement reconnue sur l’ensemble du territoire national, en métropole et outremer”.
Les groupes de travail remplacent des “cellules de vigilance” départementales sur les dérives sectaires qui réunissaient les associations,des élus locaux et des représentants des divers services publics (éducation nationale, santé, justice, etc).

En 2006 elles ont été fondues au sein des cellules départementales de lutte contre la délinquance (violences faites aux femmes, drogue et aussi dérives sectaires).
En 2007, une circulaire du Premier ministre (Dominique de Villepin)
recommandait aux préfets la création d’une commission ad hoc sur les dérives sectaires, se réunissant une fois par an et rendant compte aux cellules départementales de lutte contre la délinquance.
Cette circulaire n’a pas été annulée, souligne Jean-Michel Roulet,
président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) qui dépend du Premier ministre. Si bien que certains préfets, explique-t-il, font coexister la commission ad hoc et le groupe de travail spécifique, et que d’autres s’en tiennent à la nouvelle structure.
Et il déplore que cette dernière soit orientée spécifiquement sur la répression au détriment de la vigilance.

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