LE TELEGRAMME / 23 décembre 2009

{{L’Opus Dei vient d’ouvrir, à Rennes, une résidence étudiante, où les jeunes partagent la vie quotidienne des «numéraires» (*) du discret organisme catholique. C’est une première dans l’Ouest.}}

Voici trois ans, la «maison» des hommes de Rennes a dû envisager un déménagement, le propriétaire voulant récupérer le logement qu’il lui louait. L’Opus Dei a alors monté un projet de construction, sur un terrain appartenant à l’évêché, au nord de la ville. Un projet ambitieux: au-delà des chambres et des pièces de vie, il s’agissait de réaliser un centre de formation chrétienne avec salles de réunion, bibliothèque, chapelle et bureaux. Financé par une dizaine d’investisseurs, «amis» de l’oeuvre, le bâtiment totalise 900m²habitables et peut accueillir 16 résidants.

{{«Réponse au Da Vinci Code»}}

Ouvert en septembre, il héberge sept membres de l’Opus et cinq étudiants. Cette ouverture d’un service vers le public est très inhabituelle pour l’Opus Dei, une communauté très discrète. «C’est une manière de réagir au Da Vinci Code», répond le directeur Pierre Belloir en évoquant le best-seller où l’Opus, incarné dans la folie d’un moine meurtrier, était présenté comme une secte ourdisseuse de complots. «Nous ne sommes pas une société secrète, nos membres ne se cachent pas», poursuit le numéraire. «Nous organisons des conférences ouvertes au public et des réunions de formation chrétienne, philosophique et théologique».

{{Le travail, le calme et l’ordre}}

En accueillant ainsi des étudiants, l’oeuvre n’aurait-elle pas dans l’idée de recruter? Ce serait bien dans l’esprit élitiste de son fondateur Josémaria Escriva de Balaguer, qui posait pour condition d’admission d’être diplômé de l’enseignement supérieur. Pierre Belloir s’en défend. «Nous pratiquons l’apostolat, pas le prosélytisme», précise-t-il. «Nous proposons simplement un service et un environnement propices au travail des étudiants». Des étudiants tous baptisés. «Ce n’est pas un critère d’admission mais comme nous avons passé des annonces de location dans la presse catholique, c’est assez logique», poursuit le directeur. «Tous ne sont pas pratiquants, et personne n’est tenu d’assister à la messe quotidienne», précise-t-il. «Le seul rite auquel tout le monde assiste, c’est la bénédiction des repas». «Ce qui a séduit surtout les parents, c’est la sécurité de l’environnement, la présence permanente d’adultes responsables, l’ambiance de travail, de calme et d’ordre», ajoute Pierre Belloir.

Les numéraires sont célibataires et habitent ensemble dans une «maison». Ils sont laïcs et travaillent en ville, comme les surnuméraires qui sont, en général, mariés et vivent chez eux en famille. L’Opus Dei compte 1.600fidèles en France où il s’est implanté en 1947. Il dispose de quatre maisons en Bretagne: deux à Rennes et deux à Nantes.

Alain Le Bloas

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