La parole à : Roger Gonnet. Ancien scientologue, il a passé huit années dans la secte et occupé des hautes responsabilités. En 1982, il quitte le mouvement et se consacre au combat contre le mouvement et à la défense des victimes.

{{Que vous inspire les déclarations attribuées à Emmanuelle Mignon concernant la scientologie ?}}
Je crois que si Mme Mignon avait la moindre idée de ce qu’est la scientologie ; de ce qu’elle sous-entend, et de ces pratiques, jamais elle n’aurait tenu de tels propos. J’insiste, et je le lui prouverais si elle m’accorde un entretien, qu’elle n’a aucune idée de ce que peut être la scientologie. D’autant plus que la scientologie fustige ses croyances à elle, le catholicisme en l’occurrence.

{{Avez-vous l’impression que le gouvernement fait volte-face sur la question des sectes ?}}
J’ai l’impression que certains oublient que les deux dernières lois, votées au Parlement sur la question des sectes, ont été votées à l’unanimité. Pourquoi faire, ou proposer l’inverse de ce qui à été décidé et voté par nos députés ?
{{
Forte d’acteurs ambassadeurs de la secte, la scientologie bénéficie tout de même d’une meilleure image ?}}
Pas vraiment. Je pense aux Etats-Unis, pourtant reconnus pour leur tolérance, la scientologie à une image détestable. Quand John Travolta ou Tom Cruise évoquent leur appartenance à ce mouvement à l’occasion de promotions de films par exemple, ils se font massacrer le lendemain par les médias. Pour l’opinion publique, cela reste une secte.

{{Selon son bureau parisien, la scientologie compterait plus de 40 000 membres en France. Vous confirmez ?}}
C’est un mensonge. Je peux vous dire qu’au maximum, la scientologie à 2000 fidèles, tout au plus.
{{
Près de trente ans après votre départ de ce mouvement, quel regard portez-vous ?}}
La scientologie reste ce qu’elle à toujours été : un système pseudo psychologique et pseudo religieux, une organisation totalitaire qui tente de gouverner le monde par tous les moyens. Il ne faut pas oublier qu’en 1978, son fondateur Ron Hubbard à été condamné à quatre ans de prisons, en raisons de grave dysfonctionnement constatés dans ce mouvement. Ce n’est pas un hasard.

Adrien Cadorel

Publié le 20-02-2008 21:36

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