Deux auxiliaires de vie de la banlieue rouennaise menaient grand train depuis trois ans: embauchées par une octogénaire fortunée, elles sont soupçonnées de lui avoir soustrait 980.000 euros en trois ans, et font désormais l’objet d’une enquête pour abus de faiblesse, a-t-on appris ce jeudi.

En septembre dernier, un conseiller en patrimoine de la riche veuve, demeurant à Mont-Saint-Aignan, a alerté la police. Il s’étonnait que les comptes bien garnis de sa cliente soient fréquemment à découvert.

La brigade financière de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a engagé une enquête qui a abouti à la mise en garde à vue, début avril, de deux soeurs de 55 et 58 ans dont l’une était déjà connue de la police pour des abus du même type.

Ces deux femmes ont été laissées en liberté mais le parquet a requis une expertise judiciaire afin de déterminer s’il y avait eu ou non abus de faiblesse.

L’une des deux soeurs avait connu la vieille dame en travaillant chez elle comme salariée d’une société d’aide à domicile.
Puis, elle lui avait fait signer un contrat personnel prévoyant 90 heures de travail au tarif de 16 euros de l’heure.

Elle avait fait ensuite embaucher sa soeur pour mieux profiter des largesses de la vieille dame.

Ne rencontrant aucune difficulté à faire signer à leur patronne de nombreux chèques, les deux employées menaient grand train et en faisaient profiter leur famille: l’une a acheté un appartement à Paris dans le 16e arrondissement pour son fils, lui a payé des études, des voyages et une voiture de luxe.
Sur trois ans, la brigade financière a chiffré les abus à 980.000 euros.

“L’expertise médicale devra permettre de démontrer qu’il y a eu abus de faiblesse au moment où les contrats ont été signés”, a déclaré le procureur de la République, Jean-François Bonhert. “On y va avec beaucoup de doigté dans ce genre d’affaire car les tribunaux correctionnels prononcent souvent la relaxe”, faute de conclusions convaincantes, a-t-il expliqué.

Les deux soeurs resteront de toute façon dans le collimateur de la justice. La plus jeune est soupçonnée d’avoir escroqué l’assurance- maladie de 50.000 euros pour des indemnités journalières, en parallèle à son travail. Et les deux auraient touché des indemnités de chômage à partir de septembre dernier, quand l’affaire a été découverte.

source : Le 10 avril à 15h56 par charentelibre.fr