Quelle école brestoise a envoyé ses élèves visiter la mosquée Sunna, dirigée par l’imam Rachid Abou Houdeyfa ? Telle est la question que se posent des internautes, après la publication d’une vidéo sur Internet montrant l’imam accueillant, au sein de la mosquée, les élèves d’une école de Brest. Selon nos sources, il s’agirait d’enfants du groupe scolaire privé catholique situé dans le quartier de Pontanezen, à proximité immédiate de la mosquée . Nous n’avons pour le moment pas pu avoir confirmation définitive de cette information.

Durant trente minutes, l’imam salafiste explique aux enfants tous les fondements de la religion musulmane, qu’ils ne connaissent pas, hormis l’institutrice qui affirme avoir déjà « visiter une mosquée en Turquie, à Antalya ».
En 2013, Rachid Abou Houdeyfa avait adressé des lettres aux établissements scolaires de la région afin de les convier à visiter la mosquée, appel qui était resté lettre morte, tant cette dernière inquiète jusqu’aux autorités.

La mosquée Sunna de Brest est particulièrement surveillée par les services de renseignement français, en raison de son orientation islamiste. Plusieurs enquêtes portant sur le salafisme en France et ses bastions évoquent systématiquement la mosquée brestoise comme en étant un des pilotes de son développement en France.

Récemment, c’est Dounia Bouzar, figure de l’Observatoire de la laicité, proche du gouvernement, qui a épinglé la mosquée pour les discours qui s’y tiennent, évoquant « un double jeu » joué par les responsables , tout en faisant le lien avec les dérives djihadistes. Une intervention condamnée par le Centre culturel islamique de Brest, qui gère la mosquée, avec évocation de poursuites judiciaires à la clé.

Des millions de vues sur Youtube

Les enseignements de celui qui est surnommé « l’Imam Rachid » attirent des fidèles de toute la Bretagne à la mosquée de Brest : sur Internet, ses vidéos touchent jusqu’à 200 000 ou 300 000 personnes. Sans compter les 153.405 « j’aime » sur sa page Facebook et 8.500 abonnés à son compte Twitter, 68.763 autres à sa chaîne YouTube.

L’Imam intervient sur tous les sujets de société afin de guider les fidèles, de la validité du piercing en islam au rapports intimes que doit avoir le bon musulman, en passant par l’actualité récente, et notamment ce qui concerne les attentats islamistes . Une vidéo polémique, apologie du port du voile islamique et intitulée « 3 minutes pour te convaincre de mettre le hijab » a également été publié en 2012.

En 2004, l’ancien Imam de la mosquée Sunna de Brest – Yahia Cherif – avait été expulsé par les autorités, après avoir appelé au Jihad. La mosquée est répertoriée depuis de nombreuses années comme accueillant des musulmans radicaux. Des appels et une pratique que condamne aujourd’hui l’Imam Houdeyfa dans ses vidéos. Début 2015, 29 cas de radicalisation djihadiste ont été signalés en Finistère.

Une mosquée proche du salafisme et de l’application intégrale du Coran

Le salafisme est un courant sunnite de l’Islam, basé autour de la lecture originelle du Coran et de la Sunna, sans interprétation possible des textes religieux. Le pays du monde qui applique la Charia , la loi islamique, de façon intégrale comme le prêchent les salafistes, est l’Arabie saoudite. D’autres pays musulmans, comme le Koweït, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar, Brunei, Oman, le Yémen, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, laMalaisie et l’Indonésie appliquent également la loi islamique.

Parmi les fondements de la loi figurent les Hudud, les peines légales prescrites par le Coran ou la Sunna, qui ne peuvent être modulées car prescrites par Dieu et qui doivent donc être suivies par l’ensemble de l’Oumma, la communauté musulmane mondiale.
Le vol est ainsi puni d’une main coupée, le banditisme de la peine de mort ou de l’exil, l’adultère de cent coups de fouets.

En fonction des interprétations, l’homosexualité, ainsi que l’apostasie (le fait de renier la religion musulmane) peuvent également être sanctionnées de mort, même si ces sanctions ne sont pas dictées par le Coran.

L’Imam de Brest – qui se sait particulièrement surveillé par les autorités – attache un soin important à ne pas intervenir sur ces sujets de sociétés, certains l’accusant de pratiquer la Taqiya, pratique consistant à cacher sa foi afin d’éviter tout préjudice ; cette pratique est toutefois condamnée par le sunnisme dont se revendique Rachid Abou Houdeyfa.

Signe de l’audience grandissante et de l’implantation durable des fidèles de M. Houdeyfa, un projet d’école coranique, validé par la municipalité brestoise (PS) de François Cuillandre, pourrait voir le jour prochainement, les dons et la solidarité entre musulmans permettant au Centre culturel islamique d’envisager les travaux à court ou moyen terme.

Selon les services de renseignements qui surveillent la mosquée, l’Imam ne représenterait toutefois pas « une menace directe pour la sécurité de l’Etat » dans le sens où le regroupement de fondamentalistes rue de Gouesnou (lieu où se trouve la mosquée) « permet de mieux les surveiller ».

Un policier brestois alerte néanmoins sur le fait qu’ « énormément de jeunes désoeuvrés du secteur sont facilement influençables et ouverts à l’adoption d’un certain nombre d’idées et de préceptes bien éloignés de la culture et de la tradition française » comme en témoignent « les voyages à la Mecque répétés », et « une tendance à l’entre-soi, au repli communautaire »avant de conclure : « vous conviendrez que voir certaines femmes voilées de la tête au pied, dans la campagne brestoise ou à Pontanézen détonne un peu dans le décor Breton et inquiète ».

Breizh-info a publié récemment la chronique du livre choc de Majid Oukacha « il était une foi » qui synthétise des années de travaux sur le Coran et la Sunna, sans interprétation, en expliquant également pourquoi il est devenu apostat et a cessé de croire.

source : http://www.breizh-info.com/28870/ac tualite-societale/salafisme-brest-une-ecole-brestoise-visitent-la-mosquee-sunna/