le 28 octobre 2009

Richard Hétu, Collaboration spéciale

La Presse

(NEW YORK) Depuis une semaine, l’Église de scientologie en bave également aux États-Unis, où le mouvement fondé par Ron Hubbard a fait l’objet d’un reportage dévastateur à la télévision avant d’être secoué par le départ d’une de ses célébrités, le réalisateur et scénariste canadien Paul Haggis.

Oscarisé en 2004 pour son film Collision, le cinéaste a annoncé sa rupture avec la scientologie dans une lettre adressée à Tommy Davis, porte-parole de l’Église, et diffusée lundi sur le blogue d’un ex-scientologue. Il a notamment reproché à l’organisation son soutien aux opposants du mariage homosexuel en Californie ainsi que les attaques publiques dont auraient été victimes plusieurs ex-scientologues qui avaient critiqué l’Église et ses méthodes.

«Après cette lettre, je suis parfaitement conscient du fait que certains de mes amis pourraient décider de ne plus me fréquenter ou travailler avec moi», a écrit Paul Haggis, à qui l’on doit également les scénarios des films de Clint Eastwood Million Dollar Baby et Lettres d’Iwo Jima.

Et d’ajouter: «Cependant, je suis arrivé à la conclusion que je ne pouvais pas faire partie plus longtemps de ce groupe. J’ai juste honte d’avoir attendu tant de mois avant d’agir.»

La lettre du cinéaste a été publiée sur le blogue de Marty Rathbun, un des quatre ex-scientologues interviewés dans le cadre d’un reportage de l’émission d’ABC Nightline diffusé jeudi dernier. À titre d’«inspecteur général», Rathbun a géré les affaires juridiques de l’Église de scientologie, travaillant étroitement avec David Miscavige, l’actuel dirigeant du mouvement.

Comme les autres ex-scientologues interviewés, Rathbun a dénoncé le climat de violence créé et encouragé par Miscavige, qui aurait lui-même frappé des membres de son entourage.

«Je pense que cet homme est un fou furieux», a déclaré Rathburn au cours de l’entrevue diffusée sur ABC.

«Je le dirai sans détour: j’estime qu’il est un sociopathe», a déclaré de son côté Bruce Hines, un des «auditeurs» de l’Église, également interrogé par ABC.

Le porte-parole de l’Église de scientologie, Tommy Davis, a nié les allégations des ex-adeptes du mouvement. Le reportage d’ABC incluait un extrait d’une interview à laquelle Davis a mis fin de façon brutale après que le journaliste Martin Bashir eut tenté de lui poser des questions sur ses croyances à propos du soi-disant seigneur Xenu, dont l’histoire ne serait dévoilée qu’aux adeptes les plus importants de la scientologie.

L’extrait, où le journaliste fait notamment référence à la confédération galactique sur laquelle Xenu aurait régné voici 75 millions d’années, connaît un succès viral sur l’internet.

http://www.cyberpresse.ca/international/correspondants/200910/28/01-915776-sale-temps-pour-les-scientologues-aux-etats-unis.php