{{Source: APM (Agence de Presse Médicale)}}
Plusieurs plaintes contre X ont été déposées pour “tentative d’empoisonnement et mise en danger de la personne” par des opposants à la vaccination contre la grippe A(H1N1), a-t-on appris jeudi auprès de l’avocat de certains plaignants, Me Jean-Pierre Joseph.
“Une plainte a été déposée par une dizaine de personnes à Grenoble le 23 octobre et une autre a été déposée hier [mercredi] à Nantes par une douzaine de personnes. Une autre sera déposée dans les prochains jours à Paris puis à Rennes”, a déclaré jeudi Me Jean-Pierre Joseph du barreau de Grenoble.
L’avocat, qui a défendu dans le passé des organisations sectaires, a indiqué que ces plaintes provenaient de “groupes de personnes informels”, dont certains sont membres d’associations anti-vaccination, comme “Cri-vie” et “Les sens de la vie”, qui défendent “une liberté thérapeutique”.
Basée à Pau, l’association Cri-vie se présente sur son site internet comme une “coordination d’associations, de médecins, de scientifiques, de juristes, pour la recherche et l’information transparentes en matière de santé”. Située à Nantes, l’association “Les sens de la vie” a pour objet de “promouvoir des projets, des actions et des réalisations liées aux secteurs écologiques et naturelles”.
Les plaignants accusent les autorités de proposer “des vaccins qui contiennent deux adjuvants toxiques” et estiment que cette “pandémie grippale a été préméditée”.
“Des contrats ont été signés plusieurs mois avant l’apparition de la grippe A(H1N1) entre des laboratoires pharmaceutiques au Mexique pour produire des vaccins”, affirme l’avocat qui laisse entendre que la campagne vise à “servir les intérêts” des laboratoires pharmaceutiques. Il pense que la pandémie a été “orchestrée”, sans pouvoir désigner des responsables.
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) n’a pas exclu que ces plaintes émanent de groupes ou d’associations sectaires.
“Il existe depuis longtemps plusieurs groupes ou associations qui proposent des pratiques thérapeutiques alternatives non validées et s’opposent aux vaccins, responsables selon eux d’intoxication de l’organisme”, a déclaré Françoise Chalmeau, conseillère au pôle santé-social de la Miviludes.
“Il est difficile de suivre ces groupes car chaque année il en meurt et naît plusieurs mais ils proposent tous en général des pratiques alternatives exclusives et s’opposent systématiquement aux politiques publiques en matière de santé”, a-t-elle poursuivi.
La mission souligne “qu’en fond, il y a toujours une opposition à la vaccination dans ces groupes” et qu’ils sont “toujours intéressés par l’actualité pour compter plus de sympathisants”. Elle considère qu’avec les plaintes récentes, ces associations ont “saisi l’occasion” de la campagne vaccinale anti-grippe A(H1N1) qui “en plus, fait l’objet de critiques par ailleurs dans la société” notamment au sujet d’effets secondaires, pour “s’exprimer”.
Un groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique a été créé en février auprès du Directeur général de la santé. Mis en place récemment, ce groupe se consacre à la conception, à la mise en oeuvre et au suivi de la politique de lutte contre les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique dangereuses, rappelle-t-on.