Le vent souffle mal pour les pratiquants de médecine traditionnelle (MT), la médecine complémentaire et parallèle (MCP) dont les «guérisseurs», les massothérapeutes, les voyants, les chamans,…qui sillonnent les écrans des télévisions et les espaces publicitaires des journaux du pays.
La Direction de la Pharma­cie des Laboratoires et de la Médecine Traditionnelle (DPLMT) au sein du ministère de la Santé Publique, a communiqué une note circulaire interdisant toute forme de publicité relative aux pratiques, produits et praticiens de ces branches de la médecine.
«Ces derniers temps, on a remarqué que les informations, les publications et les émissions qui promeuvent la MT et MCP dépassent les limites. Elles favorisent le charlatanisme et mettent, parfois en danger la chance de survie d’un patient qui arrive tard dans les formations sanitaires», explique Amélie Nicole Mahavany, DPLMT. C’était hier, lors d’un entretien dans son bureau à Tsaralalàna.

La responsable appelle ces pratiquants à se conformer aux codes de la santé, en consultant le service Pharmacopée traditionnelle avant de faire de la pub. Elle rappelle que toutes publicités médicales et thérapeutiques doivent avoir un visa de sa direction avant leur diffusion ou publication. L’application de cette note va, sans doute, faire de l’effet sur la caisse de nom­breux médias qui tirent profit des émissions et des annonces sur la MT et MCP.

Incontestable

Ce sont surtout les concernés qui crient au scandale. «Certains d’entre nous soignent à base de plantes médicales dont regorgent nos forêts tandis que d’autres ont un pouvoir unique et incontestable à guérir toutes les maladies que la médecine moderne est incapable de guérir. Ainsi, les gens ont le droit de savoir et de voir la réalité en image», soutient un «guérisseur». Et lui d’ajouter que les médecins ont surtout peur que les gens n’aient plus confiance en eux pour répondre à leur attentes.
Les autorités sanitaires du pays n’ont pas l’intention de céder à ces pratiques qu’elles suspectent d’être susceptibles de tromper les patients et porter atteinte à l’ordre public et à la protection de la santé de la population. Amélie Nicole Mahavany souhaite, autant que possible, épargner les sanctions disciplinaires à l’endroit des médias et de leurs clients tradi-praticiens et «guérisseurs». En outre, la commission nationale de contrôle de la publicité pharmaceutique, avec les autorités judiciaires assureront la poursuite des infractions commises.

source :

http://www.lexpressmada.com/blog/actualites/sante-publique-les-guerisseurs-rappeles-a-lordre-37383/

par Michella Raharisoa