jeudi 27 mai – France 2. 2e partie de soirée

[http://www.satmag.fr/affichage_module.php?no_theme=1&no_news=12200&id_mod=50->http://www.satmag.fr/affichage_module.php?no_theme=1&no_news=12200&id_mod=50]

Fondée en 1950 aux États-Unis par Ron Hubbard et rebaptisée “Église” en 1954, la Scientologie – qu’elle soit considérée comme une “technologie du mental”, une église ou une secte – a réussi en 50 ans à s’imposer dans le monde.

Quel est donc cet “empire” dont les anciens adeptes pointent les pires déviances totalitaires et qui, pourtant, continue à séduire ?

{{Quels sont ses objectifs, ses pratiques et son idéologie ?}}

Pour décrypter les mécanismes de la Scientologie, les anciens disciples et actuels disciples témoignent et montrent comment on peut se trouver piégé corps et âme, parfois avec toute sa famille, enfants compris, dans un système totalement aliénant.

Ce documentaire d’investigation éclaire les enjeux réels que pose la Scientologie à notre monde et à notre époque, alors que « l’Eglise » vient pour la première fois d’être condamnée en France pour escroquerie en bande organisée.

{{Résumé}}

Fondée en 1950 aux Etats-Unis par Ron Hubbard et rebaptisée “Eglise” en 1954, la Scientologie – qu’elle soit considérée comme une “technologie du mental”, une église ou une secte – a réussi en 50 ans à s’imposer dans le monde.

Quel est donc cet “empire” dont les anciens adeptes pointent les pires déviances totalitaires et qui, pourtant, continue à séduire ?

Quels sont ses objectifs, ses pratiques et son idéologie ?

Pour décrypter les mécanismes de la Scientologie, les anciens disciples et actuels disciples témoignent et montrent comment on peut se trouver piégé corps et âme, parfois avec toute sa famille, enfants compris, dans un système totalement aliénant.

Ce documentaired’investigation éclaire les enjeux réels que pose la Scientologie à notre monde et à notre époque, alors que « l’Eglise » vient pour la première fois d’être condamnée en France pour escroquerie en bande organisée.
Note d’intention

Quantité de films documentaires ont été produits et réalisés sur l’Eglise de Scientologie depuis son origine, il y a un peu plus de cinquante ans. Films d’histoire ou d’investigation, réalisés parfois en caméra cachée et films à charge le plus souvent.

Notre documentaire prend un parti différent, honnête, mais sans complaisance.
Non pas de donner la parole aux Scientologues, dignitaires de la secte ou zélotes ordinaires (nous le leur avons proposé, mais leur défiance à l’égard des médias en général les a amené à refuser), mais de tenter de comprendre pourquoi on y entre, sans douter de rien. Et surtout, pourquoi on y reste et pourquoi on y reste parfois si longtemps alors même qu’on est assez tôt convaincu (les anciens membres en témoignent) que l’on a à faire à une organisation dévorante et « endoctrinante », sinon totalitaire.

Comment peut-on se trouver à ce point piégé corps et âme, soi-même, parfois avec toute sa famille, enfants compris, dans un système à ce point aliénant. Réponse partielle: la Scientologie sait à merveille exploiter les faiblesses de chacun. Et ne jamais laisser le moindre répit à ses adeptes.

Le résultat de notre enquête laisse pantois. Nous nous sommes approchés au plus près de nouveaux Scientologues, jeunes solitaires, curieux de se découvrir au travers de ce qu’ils envisagent d’abord comme une «expérience spirituelle» différente. Et nous avons écouté d’anciens membres qui, après des années de combat et au prix de mille souffrances, sont récemment parvenus à s’arracher de ce qu’ils désignent maintenant comme un cauchemar éveillé. Sortis d’une gueule de bois qui aura parfois duré des années. Broyés le plus souvent.
Leurs témoignages courageux, livrés pour empêcher que des âmes ingénues ne plongent à leur tour, sont tous douloureux, hallucinés et littéralement atterrants.
Au point qu’on peut se demander comment les pouvoirs publics, un peu partout dans le monde, au prétexte de protéger la liberté de culte, peuvent fermer les yeux sur les méthodes d’une organisation qui, systématiquement et en toute impunité, transforme ses victimes en bourreaux et, au nom du salut individuel, organise la dépersonnalisation de ses membres, en même temps que le fric-frac en règle de leur compte en banque.

Les choses sont en train de changer, et l’indulgence de faiblir. Hier, en réprimant les sectes et leurs dérives, la France était regardée à l’étranger comme terre d’intolérance. C’est que la séparation de l’Eglise et de l’Etat y est un principe fondamental, et les choix religieux ne peuvent s’exprimer sans souscrire d’abord à ce consensus républicain. Or, la Scientologie, en se plaçant au-dessus, défie la règle. Et s’attire, du coup, l’attention vigilante de la police et de la justice de ce pays.

Et alors que les pays nordiques et, plus récemment, la très catholique Espagne, ne trouvent rien à redire aux méthodes de Ron Hubbard et de ses affidés, certains pays limitrophes (Belgique, Allemagne) ont d’ores et déjà épousé la position française. D‘autres, comme l’Angleterre ou les Etats-Unis, où la liberté religieuse constitue depuis des siècles un droit imprescriptible, commencent à s’y intéresser. Trop de dérapages graves, d’histoires de désespoir, de suicides et de spoliations honteuses les y poussent.

Tandis que les Scientologues français crient à la persécution (sans hésiter à comparer leur sort à celui des Juifs sous la botte nazie), un procès spectaculaire s’est tenu au Tribunal Correctionnel de Paris en 2009, visant, en attendant l’interdiction pure et simple, à faire condamner la Scientologie pour «escroquerie en bande organisée».

Simultanément, notre enquête nous amène à décrypter les nouvelles stratégies mises au point par la Scientologie pour gagner de nouveaux adeptes. Comment elle a modernisé son discours. Comment elle s’est refait un sourire pour séduire la cible des jeunes urbains et des artistes. Comment elle s’autorise à attaquer le corps médical, à commencer par les psychothérapeutes, ses principaux concurrents. Comment elle sait museler les médias par l’intimidation, quitte à multiplier les procédures coûteuses.

Ce qu’a créé Ron Hubbard est un modèle de marketing, efficace et dévastateur. Pérenne et pervers.

Rédacteur : Serge Surpin