Exécuté par pendaison au Japon le 6 juillet, Shoko Asahara avait effectué un déplacement entre Rhône et Saône. En 1989, il était venu consulter à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu le fonds Nostradamus, à la recherche de signes pouvant montrer que la fin du monde se propagerait à partir du pays du Soleil Levant. Un Lyonnais l’avait rencontré lors de sa visite. Il a accepté de livrer au « Progrès » son témoignage, exceptionnel.
L’annonce de son exécution a fait remonter tout un pan de l’Histoire lyonnaise à la surface. En lisant ces lignes, beaucoup d’entre vous apprendront avec stupeur que le gourou de la secte Aum était venu à Lyon en 1989. Pas pour y faire du tourisme, mais bien pour se documenter sur le médecin du XVIe siècle Michel Nostradamus, dont les Prophéties avaient été éditées à Lyon, à la Renaissance.
Un témoin qui l’avait rencontré lors de sa venue a accepté de raconter au « Progrès » le déroulement de la visite de celui qui, à l’époque, n’était pas encore vu comme un dangereux criminel et plutôt considéré comme le leader nébuleux d’une Eglise inquiète de la fin du monde. C’est pourtant très probablement déjà à cette fin du monde que travaillait Shoko Asahara, en consultant le fonds Nostradamus de la bibliothèque de la Part-Dieu.
Six ans plus tard, il précipitait son projet d’attentats gigantesques au gaz sarin. Treize personnes étaient tuées dans le métro de Tokyo. Des milliers d’autres furent blessées. Il prévoyait de faire des millions de morts en se fondant sur une prédiction présumée de Nostradamus évoquant « un grand roy d’effrayeur » le septième mois de l’année 1999.
source : https://www.leprogres.fr/rhone-69-edition-lyon-metropole/2018/07/14/l-etrange-visite-a-lyon-du-gourou-de-la-secte-aum