S. était une adepte de 39 ans, atteinte d’un cancer du col de l’utérus. La secte ne voyait pas d’un bon oeil les soins médicaux.

  1. s’est éteinte dans une maison minuscule de conte pour enfants. En pierre, encadrée par des branchages, une petite boîte à fantasmes. C’était le 18 octobre 2011, sur les hauteurs de la ville d’Hastière, au sud de la Belgique, où l’avait envoyée une secte. Elle n’est pas morte de son cancer de l’utérus stade quatre mais peut-être de dénutrition, les derniers instants de sa vie restent incertains.

Cette Belge de 39 ans, qui avait décidé de ne pas se soigner, ne se nourrissait plus depuis des jours. Elle pensait que son karma était de mourir et que les karma devaient s’assumer. C’est aussi ce que pensait le groupe dans lequel elle vivait depuis trois ans.

Dans la secte de Joël Labruyère, “La Nation libre”, décrite par la Miviludes, organisme public de lutte contre les sectes, comme un “groupe sectaire comme on en faisait autrefois” et connue parce qu’elle abrite le groupe musical d’extrême droite “Les Brigandes”, la maladie est considérée comme un tribut à payer pour les erreurs ou les fourvoiements passés. Et les soins médicaux ne sont pas vus d’un bon œil (chimiothérapie et transfusion sanguine notamment).

Un corps unique

Quand la maladie de S. a été diagnostiquée, tout le monde a donc encouragé cette mère de deux enfants à s’en aller avec dignité et sans détour. Et pour avoir agonisé dans une cabane, à l’orée d’un bois terne en dénivelé, aidée seulement par des antidouleurs, les adeptes se souviendront toute leur vie de “Suari” (son nom dans la secte) comme d’un modèle de courage et de vertu.

Quel rôle Joël Labruyère, l’inspirateur de “La Nation Libre”, a-t-il joué dans la mise en scène de cette mort ? L’organisation a-t-elle dissuadé S. de se soigner ? Quel était son degré d’endoctrinement à l’époque de sa disparition ?

J’ai passé deux jours dans le groupe, il y a plus d’un an et demi. En rupture radicale avec la “vie républicaine et démocratique”, le clan qui prônait au départ un retour baba cool à la nature et un modèle de vie à la manière antique (dans l’expression des potentialités de chacun) s’est peu à peu transformé, entre les mains de Joël Labruyère, en groupuscule ultra-hiérarchisé fournissant des hymnes à l’extrême droite.

J’ai pu constater que les individus forment un corps unique qui avance dans le désir de Joël Labruyère, comme un ballet dont le septuagénaire (dans quelques jours) serait le metteur en scène et l’unique spectateur.

Ces gens peuvent entendre pour la cent dix millième fois la même anecdote du gourou sans manifester la moindre impatience.

“Il n’y a pas d’autre manière de penser que celle du chef, parce que la peur du monde extérieur est trop forte”, m’a dit un ancien adepte.

La petite culotte

En février, la secte a appris que j’enquêtais sur les circonstances de la mort de S. et j’ai commencé à recevoir des menaces larvées et moqueuses.

D’abord une vidéo si caricaturale qu’il est impossible de dire si on est au premier, au second degré ou ailleurs. Elle démarre sur un plan de ruisseau s’écoulant, évoquant l’affaire Grégory. Et se termine avec un adepte conduisant en gants de boxe une voiture noire, intérieur noir.

Entre ces deux séquences, un long monologue de Joël Labruyère (pour changer) portant des lunettes de soleil. On y voit le gourou faire une démonstration complotiste, comme on ferait une tarte tatin — avec tous les ingrédients. Téléguidée par les services secrets, je ne serais mue que par l’appât du scoop pour faire vivre mon journal.

Joël Labruyère m’appelle “Le Blevennec”, parce que je ne suis pas une femme mais un petit larbin “nécrophage” du système.

“Nous n’avons aucun doute sur tes objectifs, aussi, n’en aie pas sur les nôtres”, écrivent-ils.

Changement de discours, la semaine dernière : je dois finalement être une femme, et rien que ça, puisque j’ai reçu, à mon adresse professionnelle, une petite culotte dans une enveloppe kraft. C’est pour dire que ma démarche journalistique est une activité masturbatoire.

C’était déjà le message que le groupe avait voulu me faire passer quelques jours après la publication d’un article sur l’agression de Jérôme Bourbon, en novembre dernier. Ils m’avaient écrit :

“Tu te moques de tout ça, n’est-ce pas, car la friction trop fréquente du clito rend sourd.”

Le mariage avec A.

Ce sont les sœurs de S. qui m’ont écrit, au début du mois de février, pour me raconter son décès et ses obsèques au sein de la secte. De l’extérieur, elles ont vécu ça comme un enchaînement de moments absurdes, mais si bien enchaînés justement, qu’il leur a été impossible de se révolter. Il leur a fallu sept ans pour nommer les choses.

Aujourd’hui encore, la famille est divisée sur la conduite à tenir, ce qui explique qu’aucune plainte n’ait été déposée malgré les faits.

C’était en 2011, le groupe musical “Les Brigandes” n’existait pas encore. Au cours de l’été, S. annonce à sa famille qu’elle souffre d’un cancer incurable (il était avancé à cette date, avec un envahissement local, mais une opération avait été programmée dans un centre hospitalier fin août). Elle leur annonce aussi qu’elle ne se soignera pas.

Dans la foulée, le 2 octobre, “Suari” se marie avec A., un membre de la secte et amant du passé, qui devient ainsi le responsable légal. L’homme négociera avec les pompes funèbres les conditions de la relève du corps, mais ne paiera pas les obsèques pour autant.

A son mariage, elle est très amaigrie, mais radieuse. Une semaine plus tard, elle organise un week-end à la mer avec sa famille pour dire au revoir, mais reste la plupart du temps dans sa chambre à boire du thé. Après ça, elle se retranche dans le cabanon des bois.

La “planque”, comme l’appelle la secte, se situe dans la périphérie d’Hastière – une zone faite d’îlots boisés et de cabanons louches. Mais  l’endroit est prétendument magique. Les adeptes disent que le filet d’eau qui coule en contrebas de la maison est la source de la déesse Freyja.

“Une ambiance de hippie”

Samedi 22 octobre, soit vingt jours après le mariage, la secte prévient la famille de la mort de “Suari”. Le lendemain, ses proches sont invités à participer à une fête d’adieu dans la cabane. Il fait beau, on mange dehors et on sort les guitares. “Une ambiance hippie qui t’endort”, dit la plus jeune sœur. A l’intérieur de la maison, il ne reste plus rien de S., la grande sœur ne trouve aucun objet à contempler.

Le lit médical, qui devait rendre sa mort plus supportable dans cette maison sommaire, n’est plus là non plus.

La crémation a lieu le lundi.

“Seulement deux jours après l’annonce du décès, mais on a rien capté.”

A la cérémonie, les adeptes lisent un texte idéologique dans lequel “Suari” demande à ce que ses enfants, qui vivaient dans le groupe jusqu’alors, ne consultent jamais de psychologue, “sorcier de l’esprit”, et ne reçoivent pas de transplantation d’organes ou de transfusion sanguine afin de maintenir un “état de pureté physique qui garantit une conscience libre”. Les mots sont froids, la famille est stupéfaite.

Et quelques jours plus tard, la grande sœur découvre sur le site des pompes funèbres que S. a en fait été déclarée morte le mardi 18 octobre. Quatre jours avant que la famille ait été prévenue. Elle hurle.

Qui s’est fait passer pour S. en répondant au SMS de leur mère, le jeudi, pour dire que tout allait bien ?

Et le vendredi, quand le grand frère est reparti bredouille du cabanon parce qu’il lui avait été dit par SMS que S. s’en était éloignée pour une promenade ; en fait, elle était morte à trois mètres de lui ?

En 2011, quand les sœurs ont demandé des explications à A., le mari chargé de faire tampon avec la famille, il a expliqué qu’il avait fait ça parce que selon les principes du groupe, le corps de S. devait rester trois jours sans être touché. Une histoire d’énergies qui doivent se libérer. Il y a trois semaines, quand elles sont retournées le voir, il a ajouté que “Suari” ne voulait pas “que les catholiques approchent sa dépouille”.

“C’est quoi ces conneries, on est même pas catholiques”, a répliqué la petite sœur.

“Je serais peut-être morte”

“J’y pense beaucoup en ce moment”, me dit Yvette, 75 ans, qui a récemment subi une opération du cœur. Cette toute petite femme, infirmière de métier, a vécu plusieurs années dans la secte, tout en bas de l’échelle sociale. Reléguée dans des maisons se situant loin de celle du gourou et de ses estimés, et généralement maltraitée (elle a dû un temps s’occuper du linge d’une famille suisse qui lui “faisait des problèmes”).

“Si j’avais été dans le groupe au moment de mes problèmes au cœur, je serais peut-être morte à l’heure qu’il est.”

Dans la cuisine de sa maison normande, en mangeant du pain grillé, Yvette me raconte comment elle a été virée une première fois de la secte pour une histoire de fil d’étendage cassé. Et le drame qui a eu lieu un jour quand elle a refusé d’assister à un cours de yoga parce que le groupe était supposé être contre le yoga depuis toujours. C’était le bon sens d’Yvette et il a fini par crisper tout le monde.

A propos de “Suari”, ce qui la sidère encore c’est que personne ne se soit rendu compte de rien. Sous les yeux de tous, son corps a été abandonné à la douleur.

“Dans le monde extérieur, ça va pas mieux, mais au moins je me rends compte.”

Le problème du cancer

“Cette histoire, c’est Barbe-Bleue.” C’est la première réaction d’Annick Lovinfosse quand j’évoque le cas de S. au téléphone.

L’ancienne adepte de la secte et ancienne compagne de Joël Labruyère, pendant près de 10 ans, ajoute qu’elle la porte sur le cœur depuis des années et qu’elle y a joué un rôle particulier.

En 2010, Annick Lovinfosse a quitté la secte parce que les rapports du gourou et de “Suari” devenaient de plus en plus ambigus, dit-elle. A son départ, ils se sont mis ensemble. Mais au cours de l’été 2011, Annick Lovinfosse a été invitée à revenir après que la maladie de S. s’est déclarée.

“Il m’a appelé pour m’annoncer qu’elle était malade et qu’elle avait été mise à l’écart.”

Quand elle est finalement revenue, le groupe était installé depuis peu dans les Pyrénées et S. avait été exfiltrée dans une maison dans le Gers avec trois autres membres de la secte (dont A.).

Pour la “conditionner” et qu’elle ne conteste pas les choix faits à propos de la fin de vie de “Suari”, Joël Labruyère a emmené Annick Lovinfosse en Espagne et lui a fait lire et relire une brochure sur le cancer, “Le problème du cancer”, qui explique qu’il est lié à des rayons interscopiques et que rien ne sert de se soigner.

Annick Lovinfosse dit qu’au début du mois de septembre, à la suite d’un rendez-vous avec Labruyère, pour lequel il s’était habillé avec soin, “Suari” s’est lancée dans un jeûne mortel de quarante jours (qui a duré quelques jours de plus que prévu).

“Labruyère avait décidé de ce qui allait se passer et comme elle était obnubilée par lui, elle était partante pour obéir complètement.”

Mettre fin aux souffrances

Plusieurs “Brigandes” sont montées en Belgique pour veiller S. et selon Annick Lovinfosse, deux d’entre elles ont fini par l’étouffer, le mardi 18 octobre, parce qu’elle suppliait qu’on mette fin à ses souffrances.

L’ancienne adepte était présente au moment où la décision a été prise. Ils étaient dans la maison des Pyrénées, elle jouait du piano dans une pièce. Elle a vu Joël Labruyère sortir avec plusieurs hommes. Selon elle, l’autorisation qu’on abrège sa douleur a été donnée à ce moment là.

Parmi les quatre femmes qui ont assisté aux derniers instants de S., une est encore dans la secte, une ne souhaite pas nous parler, une autre est introuvable, et la dernière est décédée. L’une d’entre elles a dit à Annick Lovinfosse que S./Suari n’aurait pas été “dupe” jusqu’à la fin.

Joël Labruyère, avec lequel “Suari” avait vécu plusieurs mois, n’a pas mis les pieds en Belgique pendant l’agonie. Et à l’époque, pour se couvrir, il a rédigé un courrier manuscrit dans lequel il demande à “Suari” de bien suivre les traitements des médecins. Immédiatement après que la secte a appris que j’enquêtais là-dessus, cette lettre, datée du 30 septembre 2011, a été envoyée par e-mail à la famille de S.

“On s’était tout dit”

A., le mari légal, n’était pas présent non plus quand “Suari” est partie.

Mi-février, j’ai été à sa rencontre avec les deux sœurs. Le colocataire d’A. nous avait ouvert et nous l’attendions sur le canapé du salon. Quand il est arrivé, A. s’est mis à parler sans savoir qui j’étais. Ne voulant pas l’interrompre, je ne me suis pas présentée.

Ensuite, à chaque question précise que je posais sur la secte et ses membres, je me préparais (avec appréhension, vu l’ambiance) à devoir décliner mon identité, mais il ne m’a jamais interrogée. Je mets ça sur le complexe du menteur : n’étais-je pas quelqu’un qu’il aurait dû connaître en tant que mari officiel ? Une amie de “Suari” ?

Après un moment, nous avons été bloqués. A. ne pouvait plus me demander qui j’étais sans prendre le risque que ma réponse provoque en lui un effondrement mental et je ne pouvais plus lui dire qui j’étais sans prendre le risque que cela tourne mal.

Interrogé sur l’étouffement qu’aurait subi son épouse, A. a répondu n’avoir “jamais cru” à cette théorie. “J’ai entendu ça une fois mais je ne me rappelle même plus d’où ça sortait.” Puis, plus tard :

“J’en sais rien, moi, je ne sais pas ce qui s’est passé. Enfin, de toute façon, vu la place qu’elle avait dans le groupe… Il n’y avait rien qui était fait contre son gré à Suari. Jamais.”

Pourquoi ne pas avoir été là à aux derniers instants de sa femme ?

“Ben, euh, avant ça, j’ai passé 24 heures sur 24 pendant trois mois avec elle dans le sud. On s’était tout dit.”

A la mort de S., le nouveau mari n’a pas non plus appelé le médecin généraliste immédiatement, comme il aurait dû le faire. Il a laissé passer une nuit et une matinée. Peut-être pour cette raison, le constat de décès a été signé à distance. “Aucun médecin n’est venu sur place. Ils ont vécu ça comme un coup de pouce des forces occultes”, dit Annick Lovinfosse.

“C’est vrai qu’on s’est dit ‘moins on voit de médecins, mieux c’est’. Nous, on s’en foutait qu’il y ait un constat de décès, on voyait bien qu’elle était morte”, a répondu A. aux deux sœurs qui l’interrogeaient.

Education spartiate

“S. ne travaillait pas, elle a toute sa vie été à la recherche d’autre chose. Elle avait toujours plein de projets dans lesquels elle se mettait à fond, de la photo au salon de toilettage pour chiens, mais ça n’allait pas jusqu’au bout parce qu’elle ne trouvait pas de financement”, m’ont dit les sœurs à notre première rencontre.

Les deux femmes la décrivent comme étant un être “fragile”, plein de principes, violemment enthousiaste par moment et extrêmement proche de ses enfants. Quand ils étaient petits, elle a décidé d’aller vivre à la mer avec eux, pour qu’ils aient un cadre de vie sain. A posteriori, ses sœurs pensent qu’elle a dû souffrir de solitude à cette époque.

  1. a rencontré Joël Labruyère lors d’une conférence en Belgique et a intégré physiquement la secte, quelques mois plus tard, autour de l’été 2008, en Normandie.

Alors elle a immédiatement changé. Elle s’est mise à tenir des propos complotistes sur le 11-Septembre ou sur le massacre des juifs. Ses enfants portaient désormais une longue natte, en référence à la déesse Freyja et ils se sont mis à appeler leur mère par son prénom au lieu de maman. Il a semblé aux sœurs qu’ils “vivaient maintenant leur vie de leur côté” (un ancien membre de la secte m’a expliqué que l’éducation spartiate, séparée des parents, est une source d’inspiration pour Labruyère).

Aide de camp

Quelle a été la part de liberté individuelle dans le choix de S. de mourir de cette façon ? La scénographie de son départ a été entièrement dictée par le groupe. Pour le reste, le refus de soin, c’est difficile à dire.

Selon ses proches, S. était une personne ayant une très forte personnalité, déterminée et entière. Mais c’est trompeur, parce que les anciens du groupe disent aussi qu’elle était complètement fanatique et dévouée. Elle faisait les courses pour tout le monde, relevait les pensions de chacun. Joël Labruyère l’appelait son aide de camp.

Selon des anciens de la secte, c’est aux alentours du mois de janvier 2011 que des douleurs sévères et de nouveaux saignements ont commencé et que S. a compris que ces symptômes n’étaient probablement pas liés à sa maladie des intestins. Mais elle n’en a rien fait.

Yvette assure qu’elle a reçu un coup de fil de “Suari”, au printemps qui a précédé son décès : elle voulait que l’infirmière lui donne les coordonnées d’un médecin lyonnais pour se soigner.

  1. était séduite par les médecines alternatives, mais elle avait quand même accouché de ses deux enfants à l’hôpital.

Accouchement dangereux

Pendant des années, les femmes du groupe de Joël Labruyère ont elles accouché, loin des urgences, dans le cabanon belge d’Hastière.

En 2013, l’accouchement d’une adepte suisse a mal tourné. La mère a été transférée à l’hôpital dans une situation grave.

Cette mère de trois enfants, qui a quitté la secte mais lui est toujours fidèle, m’a dit par téléphone que cet accouchement dans les bois avait été sa volonté et “son rêve”. Et à propos de la mort de “Suari” :

“Assumer la maladie, quelle incidence avait un groupe sur tout cela ? C’est sensible, le respect des choix de chacun. Le côté aggravant, c’est vrai, c’est qu’elle était dans un groupe quand ça s’est passé.”

Aux alentours de l’année 2010, le cabanon belge a aussi abrité la nuit de noces d’un couple, et servi de purgatoire, parce que les forêts excitent l’imagination de Joël Labruyère (à un moment, pour cette raison, le groupe a envisagé de partir vivre en Roumanie dans la maison forestière d’un adepte révisionniste).

Le propriétaire de la cabane a lui quitté le groupe, il y a quatre ans. Depuis, “La Nation Libre” n’y a plus remis les pieds.

La maison est désormais habitée par un comédien qui propose des conseils artistiques et des cours de méditation. Le jardin n’a pas bougé, il continue d’être parsemé de grigris ésotériques.

source :

Par Nolwenn Le Blevennec

le 13 mars 2018

https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180308.OBS3299/secte-des-brigandes-une-femme-est-decedee-dans-ce-cabanon.html