Gilbert Bourdin, David Koresh et Raël sont considérés comme des gourous ©
Messagers des extraterrestres, messies cosmoplanétaires ou leaders maléfiques…

Leur parcours

{{Gilbert Bourdin : le mégalo provencal}}

Swami Hamsananda Sarasvati, “messie cosmoplanétaire” (Gilbert Bourdin, pour l’Etat civil) pourrait prêter à sourire. Surtout lorsque l’on sait que cet ancien prof de yoga commande à ses adeptes de chasser la nuit les lémuriens de Pluton à l’aide de pistolets en plastique. Les aumistes pratiquent un curieux mélange de christianisme, de bouddhisme et de culte aux divinités indoues dans un monastère, le “Mandarom”, à Castellane (Alpes-de-Haute-Provence). En 1990, Bourdin fait bâtir une statue de lui-même, haute de plus de 30 mètres. Les ennuis commencent : les amis de la nature n’apprécient pas que la statue défigure le Verdon, tandis que la commission parlementaire sur les sectes classe l’aumisme parmi les mouvements dangereux. Pire, deux anciens membres de la secte accusent “sa sainteté” de viol. Bourdin est mis en examen. Malade, il meurt en 1998, provoquant l’extinction des poursuites judiciaires. Le mouvement aumiste a survécu à son fondateur.

{{Charles Manson : le hippie illuminé}}

La plupart des membres de la “Family” de Charles Manson, comme Bobby Beausoleil ou Susan Atkins ont été condamnés à des peines de prison de très longue durée

Ancien pensionnaire de maisons de redressement en tous genres, Charles Manson (né en 1934), vit d’expédients jusqu’à 1967. Il rencontre alors une étudiante californienne, s’installe chez elle, puis fait venir d’autres jeunes filles qui deviennent ses esclaves sexuelles. Il crée une communauté, “la Famille”, qui bientôt survit dans le désert. Se basant sur une interprétation fantaisiste de la chanson Helter Skelter des Beatles, Manson est persuadé qu’un soulèvement des afro-américains est imminent. Il veut précipiter les troubles en imputant des crimes à cette communauté. Le 9 août, 3 de ses partisans attaquent la maison de l’actrice Sharon Tate, épouse de Roman Polanski : ils tuent la femme enceinte et quatre autres personnes. Le lendemain, d’autres adeptes assassinent un couple de riches commerçants de LA. Fin 1969, le groupe est retrouvé et Manson condamné à la peine de mort, finalement transformée en prison à vie. L’homme continue de fasciner : une jeune américaine a déclaré en 2014 qu’elle allait se marier avec le gourou…

{{Luc Jouret et Jo di Mambro : le duo manipulateur}}

Orateur charismatique, Luc Jouret a été, avec Jo di Mambro, le moteur de l’Ordre du temple solaire du début des années 1980 à leur mort à Salvan, en 1994.

A la fin des années 1970, Jo di Mambro, un ancien bijoutier s’installe à Genève. Avec ses cours de yoga, il devient la coqueluche du milieu “new âge”. En 1982 il fait la connaissance de Luc Jouret, un jeune ostéopathe belge charismatique. Ce dernier évolue déjà dans les milieux néo-templiers. Les clients les plus réceptifs sont initiés dans une organisation secrète, l’Ordre du temple solaire. Les adeptes, recrutés jusqu’au Canada, sont soumis à un régime hypocalorique, forcés à méditer nuit et jour et assistent à des séances où les gourous font apparaître des épées volantes ou le Saint-Graal. Alors que certains membres quittent l’OTS (ils ont découvert les effets spéciaux électroniques ou le train de vie des chefs), l’idée de “transit” vers Sirius apparaît dans le discours de la secte. En octobre 1994,58 personnes sont retrouvées mortes en Suisse et au Canada, certaines brûlées, d’autres tuées par balles… Parmi les corps, ceux de Jouret et di Mambro. Deux autres massacres/suicides collectifs seront orchestrés, dans le Vercors en 1995 (16 morts) et au Canada en 1997 (5 morts).

{{Jim Jones : le marxiste diabolique}}

Jim Jones est responsable de la mort de plus de 900 personnes

Peoples temple, en Californie. Il fonde avec l’argent des membres une ville nouvelle agricole au cœur de la forêt vierge du Guyana, en Amérique latine. Hommes et femmes sont corvéables à merci et ne peuvent quitter Jonestown. En 1978, les proches des membres dénoncent les mauvais traitements dans la presse. Leo Ryan, un parlementaire américain, se rend sur place pour enquêter. En prenant l’avion du retour, il est abattu par des adeptes le 18 novembre. Le soir même, Jones réunit les membres de la communauté. Dans un discours enregistré sur K7, il explique que l’armée américaine va débarquer, tuer les enfants et transformer les survivants en “fascistes”. Il fait préparer des bassines de soda au cyanure pour exécuter un grand “suicide révolutionnaire”. 909 personnes (dont 300 enfants) boivent le breuvage. Jones est retrouvé parmi ses victimes, une balle dans la tête.

{{Raël : le businessman généticien}}

Raël, né en 1946 à Vichy, n’a jamais fait construire l’ambassade dédiée à l’accueil des Elohim.

Décembre 1973. Claude Vorilhon se promène sur les pentes du Puy de Lassolas, un volcan proche de Clermont-Ferrand. Ce soir-là, l’ancien chanteur et patron du magazine Auto-pop, croise – selon son récit – la route d’un vaisseau spatial. Des extraterrestres – les Elohim – le désignent comme “messager” (“Raël”). Selon la version de Vorilhon, l’avance technologique des créatures leur a permis de créer la vie dans des laboratoires : ce seraient même les Elohim qui auraient engendré l’humanité. Vorilhon/Raël publie son Livre qui dit la vérité et s’entoure d’adeptes, parmi lesquels des “anges”, jeunes femmes chargées de son bien-être. Il exige des membres de son mouvement une cotisation pour construire une ambassade pour créatures célestes et se lance dans la recherche génétique afin d’atteindre l’immortalité. Au début des années 2000, l’entreprise Clonaid annonce même avoir cloné un être humain. S’estimant maltraité par les autorités, le mouvement a quitté la France pour le Québec.

{{Shoko Asahara : l’assassin du métro}}

Shoko Asahara a commandité le plus gros attentat de l’histoire du Japon moderne

7h30, un lundi matin de 1995 dans le métro de Tokyo. Une dizaine de membres de la secte Aum Shinrikyo monte dans différentes rames à travers la ville. Ils portent des colis emballés dans des journaux ; à l’intérieur, du liquide sarin, un poison 500 fois plus mortel que le cyanure. Ils jettent les paquets au sol, les percent à l’aide de parapluies puis descendent du métro. Quelques stations plus tard, les passagers sont pris de malaise, perdent la vue, paniquent. L’attaque fait plus de 5000 blessés et provoque la mort de 13 personnes. Les enquêteurs retrouvent le chef de la secte, Shoko Asahara, qui a ordonné l’attentat : l’homme, qui prétend être le Christ, dirige depuis 1984 une secte mélangeant enseignements du Yoga, de Nostradamus ou de la Bible. Son objectif : déstabiliser le gouvernement japonais en vue de la Troisième guerre mondiale, qu’il prévoit pour 1997. Après neuf ans de procès, Shoko Asahara est condamné à la peine capitale, toujours légale au Japon. Il attend aujourd’hui sa pendaison.

{{David Koresh : le forcené de Waco}}

David Koresh est mort parmi ses adeptes

51 jours sanglants et un immense brasier. Le siège de Waco, au Texas fut le dernier épisode de la vie de David Koresh (de son vrai nom Vernon Howell, né en 1959). Jeune paumé, il se découvre un destin de messie dans les années 1980. Il pénètre la communauté des davidiens, une dissidence protestante. Etablis dans un ranch isolé à Waco, les membres croient au retour prochain de Jésus et à la fin du monde. L’homme explique qu’il doit procréer avec toutes les femmes de la communauté, faisant naître des accusations de viols et violences. Les autorités soupçonnent les adeptes de stocker un arsenal. Le 28 février 1993, un commando de l’ATF (Bureau fédéral des armes à feu et explosifs) intervient. Des tirs éclatent et le siège commence. 25 agents du FBI tentent de négocier puis donnent un assaut final le 19 avril en lançant du gaz lacrymogène. Un incendie se déclare dans le ranch et 76 davidiens meurent calcinés. La version officielle fait état d’un suicide collectif.

{{Dwight Malachi York : le pédophile bâtisseur}}

L’homme a été condamné à 135 ans de prison.

Merci de ne pas le confondre avec Dwight Yorke, l’ancien buteur de Manchester United… Dwight Malachi York (né en 1935) se fait connaître à Brooklyn en s’autoproclamant immam d’un étrange groupe mélangeant lectures du Coran, production de chansons disco, racket de rue et nationalisme afro-américain. Au début des années 1990, il quitte New York et fonde Tama-Re, un étrange complexe de 200 hectares situé en Géorgie. Sur place, ses fidèles prennent place parmi les sphinx, colonnades et pyramides pour appliquer la nouvelle doctrine de York, le nuwaubianisme, mélange d’Egypte antique et de conspiration extraterrestre. En 2002, York est arrêté : on l’accuse d’agressions sexuelles sur 200 mineurs (les plus jeunes âgés de 4 ans) et de fraude fiscale. Il est condamné et purge aujourd’hui sa peine de prison à Florence, dans le Colorado. Sa date de sortie est fixée au 15 décembre 2119. Quant à l’utopie de Tama-Re, elle a été démolie…

{{ Marshall Applewhite : le prophète asexué}}

Marshall Applewhite s’est suicidé en 1997 après avoir tourné une dernière vidéo expliquant ses thèses

Prof de chant dans une université de Houston (Etats-Unis), Marshall Applewhite est victime d’une crise cardiaque au début des années 1970. Il prétend vivre une expérience de mort imminente et rencontre une infirmière, Bonnie Nettles. Ensemble, ils s’isolent de leurs familles, renoncent à la sexualité et montent un groupe : Heaven’s gate (“la porte du paradis”). Selon leur croyance mélangeant christianisme et science-fiction, les extraterrestres ont créé la vie sur Terre. L’ascétisme devient la règle : Applewhite et des membres de la communauté se font castrer. Progressivement s’installe la certitude que le monde va être “recyclé” : la seule chance de survie consiste à la quitter au plus vite. Début 1997, la comète Hale-Bopp illumine le ciel du monde entier. Applewhite assure qu’un vaisseau se cache derrière l’astre et viendra chercher les membres. Avec 38 adeptes, il se suicide dans une villa de San Diego en avalant des barbituriques. Tous portent une paire de Nike et un sachet sur la tête.

{{Révérend Moon : le messie richissime}}

Le révérend Moon était connu pour ses cérémonies de mariage spectaculaires

Sun Myong Moon (1920-2012) a mélangé croyance et business. L’homme affirme qu’à l’âge de 15 ans, Jésus lui est apparu alors qu’il priait sur le flanc d’une montagne de Corée (le pays était alors sous domination japonaise). Il écrit sur la spiritualité, échappe au persécutions pendant la guerre de Corée puis fonde en 1954 l’Eglise de l’Unification. L’homme organise des cérémonies de mariage spectaculaires, unissant jusqu’à 360 000 couples d’un coup. En France, la secte a essaimé dans les années 1970-80 : elle recrute alors des centaines d’adeptes, les fait travailler gratuitement, gère des sessions spirituelles et acquiert des châteaux. Le reflux ne laisse aujourd’hui que quelques dizaines de membres dans l’Hexagone, mais les activités se développent aux Etats-Unis. Moon a surtout constitué le puissant “chaebol” (conglomérat) nommé Tongil, qui possède industries pharmaceutiques, chaînes de télévisions et même un club de football (depuis revendu). L’organisation a survécu à son fondateur.

source :
http://www.linternaute.com/actualite/societe-france/sectes-les-11-gourous-les-plus-inquietants/