L’association chrétienne des frères de Plymouth de Chelles s’installe à Lagny-sur-Marne, fin 2019. L’opposition municipales s’est interrogée sur de possibles dérives sectaires.

L’association chrétienne des frères de Plymouth de Chelles a acheté ce pavillon pour y créer un lieu de culte. Elle est déjà implantée à Chelles et à Pomponne.

Un pavillon de Lagny-sur-Marne se transforme, ce moment, en lieu de culte suite à une vente immobilière. L’opposition municipale, Objectif Lagny, a demandé des explications au maire lors du conseil municipal, lundi 2 décembre 2019.

Adrien Bernascon a assuré que l’association chrétienne des frères de Plymouth de Chelles, nouveau propriétaire de la maison, était sous le coup d’ « un dispositif de surveillance pour dérive sectaire. Cette information est disponible très facilement sur internet auprès de sources fiables. » L’élu s’est donc interrogé sur « les procédures de vérification et de contrôle mises en œuvre lors de la création d’un lieu de culte » effectuées par la mairie.

« Une association légalement constituée »

Jean-Paul Michel, (Agir) le maire, a rappelé qu’une commune n’avait pas à autoriser ou refuser l’installation d’un lieu de culte. « Lorsque vous achetez un bien, à partir du moment où ce n’est pas une boîte de nuit ou un établissement réglementé, il n’y a aucune autorisation à demander à qui ce que ce soit. »

De plus, il a tenu à démentir les propos de l’élu. « Attention, à quelques inexactitudes, cette association cultuelle est une association légalement constituée et celle-ci n’est pas du tout dans un dispositif de surveillance. »

Malgré ses dires, Miviludes a indiqué à La Marne avoir « reçu quelques interrogations inquiètes, particulièrement ces deux dernières années, sur les Frères de Plymouth, et ce mouvement fait effectivement l’objet d’une vigilance de la Miviludes. »

L’association visée reconnaît, elle aussi, un signalement datant de 2005. « Une personne, qui est partie de notre communauté, nous a dénigrés », explique le secrétaire. Mais depuis, elle assure que tous ses projets sont approuvés par le président de Miviludes.

En mairie de Chelles, ville où la communauté est installée, on ne recense aucune plainte de voisins. Elle n’exprime aucune inquiétude vis-à-vis de son activité et note qu’elle participe même à la vie locale.

Le secrétaire poursuit. « nous ne sommes pas une secte car personne n’est obligé de rester dans notre communauté. La preuve : cette personne est sortie et nous a critiqués. Pour être une secte, il faudrait ne pas pouvoir sortir de la communauté ou très difficilement. » Le secrétaire comprend qu’il y ait « débat » mais il faut « éviter les amalgames ».

Miviludes note que « cette communauté de croyance qui se qualifie de « pure » entretient des relations de solidarité très forte et presque exclusive avec l’ensemble de ses membres, pouvant au fil du temps couper le groupe du reste de la société. »

Un signalement en 2005

Le maire a reconnu que cette association avait été dans le viseur de Miviludes, en 2005 car « certains enfants n’étaient pas scolarisés ». Mais, le secrétaire dément en bloc ce point. « Tous nos enfants sont scolarisés. » Entre la maternelle et le CE2, ils sont inscrits « dans le public ». Puis, ils intègrent l’école hors contrat de l’association, basée à Chelles, et ce jusqu’à la Terminale. « Nous sommes contrôlés par l’administration, par l’Inspection académique. Nos résultats aux examens sont largement au-dessus de la moyenne française. »

Encore aujourd’hui, Miviludes assure être « attentive à toute manifestation ou tout signalement d’une dérive dont elle pourrait avoir connaissance, en particulier en ce qui concerne la situation des mineurs. »

Pour le maire de Lagny-sur-Marne, il s’agit simplement d’« une association évangéliste protestante comme il y en a des dizaines en France… » Miviludes n’est pas de cet avis. « Ce mouvement de filiation protestante, dissidence des Frères de Plymouth darbystes, compterait 45 000 membres à travers le monde, répartis essentiellement dans les pays anglo-saxons. Il se caractérise par une vie fortement empreinte de rigueur morale, voire ascétique. »

En France, selon Miviludes, ils seraient 1 500 « surtout présents sur le plateau du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire mais aussi dans la Drôme, la Loire, le Rhône, le Gard ou en banlieue parisienne. »

Pour rassurer le voisinage, l’association dit être allée à la rencontre des habitants. « Nous nous sommes présentés. Si j’apprenais qu’une association s’installait à côté de moi, je trouverais normal de savoir qui elle est », assure le secrétaire. « Actuellement, nous sommes en travaux mais ils pourront venir dans notre salle. Nous y serons entre une heure et deux heures par semaine. Nous serons environ trente-cinq. »

source :

https://actu.fr/ile-de-france/lagny-sur-marne_77243/seine-marne-une-association-derives-sectaires-sest-installee-dans-une-maison-lagny_30052891.html