Daniel Rousseau présentera les enseignements de sa recherche Saint-Ex sur les conséquences des maltraitances et négligences infligées aux enfants sur leur parcours de vie. Cette recherche réalisée entre 2011 et 2019, portant sur le devenir de 129 enfants jusqu’à l’âge de 29 pour certains, ayant bénéficié, avant l’âge de 4 ans, d’un placement dans un établissement de l’ASE du Maine-et-Loire, montre l’évolution différenciée de ces enfants selon la gravité et la durée de l’exposition au risque, la gravité de leur état à l’admission dans l’établissement et la longueur du délai avant décision de placement. Le pédopsychiatre évoquera ensuite le Programme Pegase (2019-2024) dont il est le coordinateur, qui vise à restructurer et à rendre pérenne le lien entre santé et protection de l’enfance par un suivi complet (santé, développement, soins psychiques) et des bilans réguliers standardisés, de 2500 enfants placés âgés de 0 à 7 ans. Ce programme de bilans et de soins précoces est financé par l’Assurance Maladie.

Puis, Emeline Delaville, docteure en psychologie, présentera une recherche sur le délaissement parental survenant dans un parcours de placement. Considéré comme un facteur additionnel aux maltraitances vécues avant le placement, le délaissement parental sera étudié sous l’angle de la régulation émotionnelle des jeunes confiés. S’appuyant sur le contexte légal, Emeline Delaville viendra interroger plus largement la pratique de terrain dans laquelle l’accompagnement et l’évaluation des liens entretenus pendant le placement jouent un rôle central afin de prévenir d’éventuels risques cumulatifs. Les conclusions de la recherche l’amèneront à axer son propos sur l’importance de penser la sécurisation des parcours de placement via notamment la mise en place des CESSEC dans les départements mais aussi d’avoir recours à des solutions alternatives pour favoriser les personnes ressources autour de l’enfant.

Enfin, dans le cadre d’une recherche-action menée par l’IDEFHI sur les ruptures de parcours en protection de l’enfance, Ludovic Jamet, sociologue, présentera l’analyse d’une centaine de dossiers de jeunes de 16 à 18 ans faisant l’objet d’une mesure de placement. Cela leur a permis de construire une typologie des parcours ; typologie montrant notamment, pour deux types de parcours, une importante prévalence de troubles ou de problématiques associées (troubles du développement, troubles du comportement, hospitalisations régulières pour motifs psychiatriques). Après avoir présenté cette typologie et les principales caractéristiques des différents groupes, il discutera des liens qui peuvent être fait entre prévalence de ces troubles, type de maltraitance subie par ces enfants et difficulté à stabiliser un parcours d’accompagnement éducatif et un parcours de soin pour les enfants les plus vulnérables ou fragilisés.

 

Daniel Rousseau, pédopsychiatre libéral et du foyer départemental de l’enfance du Maine-et-Loire, praticien du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU d’Angers.

Emeline Delaville, docteure en psychologie, conseillère technique qualité de vie de l’enfant au conseil départemental du Loir-et-Cher, chercheuse associée Laboratoire Pavéa, université de Tours.

Ludovic Jamet, directeur adjoint des politiques d’accompagnement en charge de la recherche et de la qualité à l’Idefhi, docteur en sociologie.

Pour rappel le séminaire de recherche 2021 de l’ONPE se déroule sur cinq séances.

Pour s’inscrire à la 3ème séance :

https://www.idealco.fr/campagne/?utm_campaign=e-16854-a7a73093&utm_source=ONPE