La marche organisée par des journalistes regroupés dans un réseau a enregistré la participation de citoyens issus de tout bord. Des politiques, des défenseurs de droit de l’enfant, des citoyens épris de justice ont, comme un seul homme, regretté l’incendie macabre qui a ôté la vie à 9 innocents talibés. La marche entamée devant la mairie la Médina, sur la rue Blaise Diagne, s’est terminée à la rue 6×19, lieu du drame. «C’est pour vigoureusement dire plus jamais ça que nous avons pris l’initiative d’appeler l’ensemble des personnes sensibles aux conditions des enfants à une marche », a indiqué Doudou Coulibaly, président du Réseau des journalistes et animateurs pour la protection de l’enfant (Rejape).

{{Interdire la mendicité des enfants}}

Le journaliste a saisi cette journée symbolique pour dénoncer ce qu’il appelle « la léthargie des autorités, qui, à l’époque des faits, avaient promis de traiter convenablement le dossier, en prenant notamment les enfants rescapés en charge », rappelle-t-il.
M. Coulibaly se désole par ailleurs que rien n’a, jusqu’à présent, été fait dans ce sens. « Nous en sommes encore au stade de promesses », souligne-t-il. Le Rejape invite l’Etat à appliquer la loi qui interdit la mendicité des enfants à travers les artères du pays. Il appelle aussi à l’accompagnement des Daaras (écoles coraniques) qui s’acquittent de la seule transmission du savoir pour l’amélioration de leurs conditions.
Le maire de la commune d’arrondissement de Médina, Bamba Fall, ayant participé à la marche, lance un appel pour la protection de la couche fragile et vulnérable que constitue celle des enfants. L’élu local annonce sa détermination à accompagner le Rejape à travers un fonds d’aide de 50 millions de FCfa consacrés par des Organisations non gouvernementales (Ong).
Aussi, il a annoncé un fonds spécial qui a été dégagé par la mairie en vue de dispenser des cours de Coran aux enfants qui sont dans les cases des Tout-petits que polarise la Medina.

Pierre Lambert, défenseur des droits de l’homme, en appelle à l’instauration d’une journée contre la maltraitance des enfants. Selon lui, cela pourrait significativement consolider l’initiative d’aider les enfants pour leur éviter les conséquences de la maltraitance.
Début mars 2013, 9 enfants dont sept talibés périssaient et un autre sérieusement brûlé dans l’incendie de leur dortoir en baraquement.
Les victimes faisaient partie de quelques 80 enfants entassés les uns contre les autres.
{{L’Etat avait alors annoncé la fermeture de certains établissements qui ne remplissaient pas les formalités pour dispenser du savoir dans des conditions requises.}}

source : LE SOLEIL on line par Oumar BA