Tout d’abord parce que les seuls liens qui relient l’évêché de Rodez et la communauté des Béatitudes sont d’ordre administratif : l’abbaye de Bonnecombe a été louée par bail emphytéotique à la communauté des Béatitudes en 1998. Il n’y avait aucun lien hiérarchique culturel entre ses occupants et l’évêque de Rodez. Or, au début des années 2000, cette maison a été fermée par les Béatitudes.

Depuis lors, cinq personnes qui étaient membres des Béatitudes et qui aujourd’hui ont quitté – doux euphémisme – la communauté, occupent toujours les lieux, en dehors de toute convention. Ce sont les personnes qui ont contribué à faire éclater l’affaire de mœurs.

Mgr François Fonlupt : « Exprimer ma proximité avec les victimes »

D’où cette précision de François Fonlupt : « J’aurai, avec les responsables du diocèse, à porter la préoccupation de l’avenir des personnes qui vivent actuellement à Bonnecombe. Il s’agit là d’une autre question que celle du procès actuel. »

Pour autant, l’évêque de Rodez prend parti. Clairement aux côtés des victimes. Sur le prévenu, il affirme que « la justice a maintenant à faire son travail et d’aucune manière l’Église diocésaine n’a à réagir ou à s’immiscer dans ce travail. » Et il ajoute : « Je veux exprimer ma proximité envers les personnes qui ont pu être victimes et assurer aux familles concernées que je partage leur souffrance. »

Revenant enfin sur les événements qui ont amené au procès de demain, Mgr François Fonlupt estime que « l’histoire de la communauté en ce lieu (à Bonnecombe, NDLR), a été marquée par des blessures et des souffrances. Et avec ces personnes, c’est aussi toute l’Église qui souffre. Nous avons tous à porter quelque chose… Je souhaite que les événements actuels se déroulent autant que possible dans le respect des uns et des autres. »

(1) Pierre-Étienne Albert sera jugé pour 38 agressions sexuelles qu’il aurait commises sur des mineurs, de 1985 à 2000, du temps où il appartenait à la communauté des Béatitudes.

Source: MIDI LIBRE