Souad Ayada, présidente du Conseil supérieur des programmes.

Souad Ayada, présidente du Conseil supérieur des programmes.(Philippe DEVERNAY_MENJS)

La perception de l’intrusion de l’islamisme dans l’école ne date pas d’hier. Le rapport de Jean-Pierre Obin auquel vous faites allusion atteste précisément de cette prise de conscience qui, certes, n’a pas été dévoilée au grand jour et n’a pas été suivie de décisions significatives. Si ce n’est, il faut tout de même le souligner, la loi portant sur le port des signes religieux ostentatoires à l’école. On ne peut pas affirmer que Jean-Michel Blanquer vient de prendre conscience de cette intrusion. L’action qu’il mène depuis 2017, notamment avec la mise en place du Conseil des sages de la laïcité, montre combien la défense de l’école de la République est intimement liée, à ses yeux, au combat contre l’islamisme et contre son emprise sur l’école. Demandons-nous plutôt pourquoi la prise de conscience, qui est là, ne s’accompagne pas des effets attendus. L’institution scolaire n’est plus un sanctuaire depuis longtemps et elle peine à résister, avec ses modestes moyens, aux intrusions, aux pressions, aux dérives de la société française. Son action s’inscrit dans une volonté politique qui engage l’Etat dans sa totalité. Sans doute la volonté politique, en la matière, n’a-t-elle pas toujours suivi, avec fermeté, une ligne claire depuis le début des années 2000. Les atermoiements politiques empêchent de bien coordonner, autour du combat contre l’islamisme politique, toutes les institutions de l’Etat.

source : Par Eric Chol et Amandine Hirou,