En entrevue à La Presse Canadienne, Mme Brosseau a indiqué qu’il incombait à la population de mener ses propres recherches avant de s’adonner à quelque traitement thérapeutique que ce soit.

Elle a souligné le caractère nouveau de cette industrie, avant d’ajouter qu’on y misait beaucoup sur la qualité des soins.

L’alliance québécoise d’établissements de soins de santé et de beauté qu’elle représente a récemment lancé une série de normes afin de s’assurer que «le client reçoive des traitements adaptés». Mais cette certification est optionnelle, a expliqué Mme Brosseau.

Il revient donc au client de s’assurer que les soins qu’il reçoit sont sécuritaires, et qu’ils lui sont administrés par un employé qui a reçu une formation adéquate.

Cet avertissement suit l’annonce du décès de Mme Lavigne, une mère de famille de Saint-Albert-de-Warwick âgée de 35 ans qui est morte après avoir participé à un traitement de sudation par enveloppement à la ferme Reine de la Paix, à Durham-Sud, à une centaine de kilomètres à l’Est de Montréal.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la femme avait été transportée à l’hôpital dans un état critique en compagnie d’une autre participante. Cette dernière avait elle aussi subi un malaise après s’être prêtée à des traitements.

Selon Christine Coulombe, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), les deux femmes faisaient partie d’un groupe d’une dizaine de personnes qui recevaient des traitements et des soins énergétiques à cet établissement de Durham-Sud.

La SQ a ouvert une enquête afin d’éclaircir les circonstances du décès. L’enquête permettra de vérifier l’existence d’éléments suspects ou criminels, et de déterminer s’il y a eu négligence.

Le spa Reine de la Paix est spécialisé dans le traitement de Reiki, et offre des traitements énergisants, des massages et des produits naturels, selon une liste qu’il publie sur son site Web.

Daïva Goulet, qui s’occupe de l’établissement, n’était pas disponible pour commenter l’affaire samedi après-midi. Selon La Tribune, elle a néanmoins fait des déclarations à certains médias, notamment à l’effet qu’elle était désolée pour la famille de la victime, ajoutant que la vérité éclaterait éventuellement au grand jour.

En dépit des conclusions que tireront les enquêteurs, l’incident soulève de nombreux questionnements à propos du manque de réglementation dans l’industrie en cause.

Il n’existe pas de normes ou de réglementations nationales pour les spas, selon le groupe Leading Spas du Canada.

«Plusieurs provinces diposent de peu, ou encore n’ont pas du tout de programme d’octroi de licences », peut-on lire sur le site Web du groupe.

«Les programmes d’enseignement des écoles ne sont pas tous équivalents et les exigences pour obtenir un diplôme sont elles aussi différentes.»

Comme le Spa Relais Santé, Leading Spas du Canada propose son propre programme afin de s’assurer que les spas qui en sont membres remplissent certaines normes.

Entre-temps, l’industrie des spas continue de prendre de l’ampleur, tandis que les clients recherchent de plus en plus de variétés dans les traitements.

Au pays, le nombre de spas a bondi de 329 pour cent entre 1996 et 2006, selon un rapport de PKF Consulting, une firme spécialisée dans le tourisme.

Source : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/faits-divers/