L’homme d’affaires a fait sa première faillite à l’âge de 21 ans en 1980, puis une seconde treize ans plus tard. Depuis 1986, Pontbriand, de même que ses entreprises et fiducies, se sont retrouvés devant les tribunaux à une centaine de reprises, pour faire face à des poursuites d’une valeur d’au moins cinq millions $, selon des documents obtenus par JE.

L’enquête montre que malgré ses déboires, Pontbriand a réussi à acquérir en quelques années quatre résidences à Beloeil. Il a payé la première un dollar et en a repris l’hypothèque. Quant aux trois autres, les actes notariés de vente ne prouvent pas que l’argent a vraiment été versé. Ils mentionnent simplement que les acheteurs, qui ont continué d’y habiter, reconnaissent l’avoir reçu. «Les chances d’obtenir du crédit auprès d’une institution financière étaient nulles pour lui, explique l’expert en criminalité financière et auteur, Michel Picard. «La seule façon pour lui de se créer du capital, c’est de trouver une personne disposée à lui céder sa maison en ayant confiance qu’il va payer l’hypothèque. Pontbriand a utilisé ensuite les résidences comme garantie pour des prêts.»

Pontbriand passe en vitesse supérieure

Les maisons confèrent à Pontbriand un capital immobilier qu’il utilise. Les documents obtenus par JE montrent qu’en 2004, il met les maisons en garanties pour un prêt de 375 000 $ et de 250 000 $ en 2005, pour un emprunt total de 625 000 $.

Pontbriand va créer une série d’entreprises. Marfranc Transport, en 1997, Meubles Wylsam, en entreprise de fabrication et vente de meubles. En 2004, il crée la compagnie à numéro 9148-1960 inc. et en 2005, Switchland, un projet de serres hydroponiques. Enfin en 2006, il fonde Gestion Samuel et Amélie inc. Mais toutes les entreprises répertoriées par JE qu’il a fondées où les projets auxquels il s’associe font faillite où semble avoir cessé leurs activités.

Un bouclier contre ses créanciers

L’enquête de JE montre qu’au fil du temps, l’homme d’affaires a créé un réseau d’entreprises et de fiducies, des entités en principe destinées à payer moins d’impôt, et qui peuvent être utilisé pour faire circuler l’argent. L’expert Michel Picard explique que «chaque fois que vous créez une nouvelle compagnie, celle-ci ajoute une distance et cela devient plus compliqué de poursuivre et pour vos créanciers de remonter jusqu’à vous.»

Marcel Pontbriand a refusé la demande d’entrevue de JE.

source : Enquête JE

Michel Jean et Kinia Adamczyk / Agence QMI

Journal de Montréal

jeudi 11 avril 2013

http://www.journaldemontreal.com/2013/04/11/sur-la-trace-de-marcel-pontbriand-lhomme-daffaires