Un jihadiste français de 33 ans, originaire de la région parisienne et parti en juin, a été tué en Syrie le 4 septembre et sa famille s’attend au pire pour son frère aîné, parti avec lui, a-t-on appris jeudi auprès d’un parent habitant en Charente.

Gilles, converti à l’islam de longue date, vers 16 ans, est parti en juin avec son frère Emmanuel, 37 ans, converti plus récemment, il y a deux ans et demi, a indiqué leur tante qui vit à Cognac, confirmant une information du quotidien Sud Ouest.
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«On attend la deuxième mauvaise nouvelle…»

«Il nous a dit qu’il est -à l’arrière-, pour s’occuper de la famille. Mais qu’il allait repartir au combat d’ici un ou deux jours, c’est-à-dire maintenant. On attend la deuxième mauvaise nouvelle…», a déclaré la tante, Christine, soulignant que la famille «ne se fait pas d’illusions. Ils sont dans leurs schémas, dans cette optique de mourir, ils ne veulent qu’une chose: aller au paradis».

Le père, qui vit en région parisienne, a rapporté la mort de son fils aux autorités. Elle n’a pas été confirmée de source officielle.

La tante dit avoir vu les frères en mai, au mariage d’une cousine, et avoir été plutôt «rassurée», car Gilles, le plus jeune, paraissait détendu, n’arborait plus djellaba et barbe épaisse comme il y a 3-4 ans. «Rien ne laissait prévoir qu’ils allaient partir.» L’aîné, Emmanuel, a laissé en France une femme et trois enfants, issus de deux unions. Il avait eu «une enfance difficile», sur fond de couple parental alors instable, et avait gardé peu de relations avec sa famille, se souvient sa tante.

Le plus jeune, Gilles, était «le plus fragile». «Il avait fait des séjours en hôpital psychiatrique, a souffert de schizophrénie». Pour la famille, les deux frères ont été endoctrinés essentiellement via internet pour rejoindre le jihad. Ils ont une soeur de 34 ans et un frère de 27, «bien intégrés, bien dans leur tête», selon la tante.

Onze membre d’une même famille auraient quitté récemment Nice (Alpes-Maritimes) pour se rendre en Syrie pour faire le jihad. La section anti-terroriste du parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire concernant cette nouvelle affaire de départ familial pour la Syrie, qu’elle a confié à la DGSI.

LeParisien.fr