Plébiscité par les entreprises, le développement personnel représente un business juteux. Un pactole qui génère une multitude de pratiques plus ou moins sérieuses.

Marre du développement personnel ! Il y a six mois, Christian a claqué la porte du stage de «confiance en soi» que son entreprise, un grand groupe pharmaceutique français, lui avait payé. Il a tenu trois jours. «On nous répétait qu’il valait mieux être serein que stressé, et confiant que déprimé. A 2 000 euros les cinq jours, merci du conseil», lâche ce quadra, responsable adjoint d’un service informatique.

«Renouer avec le bien-être», «Apprendre à mieux communiquer», «Changer de vie en sept jours» : les offres des gourous du développement personnel pullulent sur le Net. Supercheries pour les uns, méthodes efficaces pour les autres, ces thématiques génèrent en tout cas un business juteux. Selon la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), 20% des stages de formation professionnelle portent sur le développement personnel. Rapportée aux 7 milliards d’euros de revenus réalisés par les organismes privés de formation, l’activité représenterait une somme de 1,4 milliard d’euros. Sans compter les stages destinés aux particuliers et le chiffre d’affaires réalisé dans l’édition (le 31 octobre, Amazon.fr proposait plus de 11 000 livres sur le sujet).

Salade niçoise. Ces techniques sont utilisées aussi bien par les entreprises publiques que privées, et dans toutes les fonctions – les ressources humaines (pour mieux décrypter les personnalités, lors de recrutements par exemple), le commercial (pour améliorer ses performances en négociation), le management (pour développer la cohésion d’équipe) –, comme l’observe la sociologue Hélène Stevens dans «De l’intervention psychosociologique au développement personnel dans l’entreprise» (Regards sociologiques, 2011). Mais de quoi s’agit-il exactement ? Né en Californie dans les années 1960, le développement personnel a déferlé en France au début des années 2000. Il comprend un ensemble de techniques qui s’appuient sur des concepts issus des thérapies apparues dans les années 1950 aux Etats-Unis, comme l’analyse transactionnelle d’Eric Berne, la Gestalt thérapie de Fritz Perls, l’hypnose de Milton Erickson ou, plus récemment, la très renommée PNL (programmation neuro-linguistique), développée par Richard Bandler et John Grinder.

Pour le psychanalyste Roland Gori, coauteur de L’Empire des coachs (Albin Michel), les techniques de développement personnel s’apparentent aujourd’hui à une «grande salade niçoise» où viennent sans cesse s’ajouter de nouveaux ingrédients qui soit n’apportent pas grand-chose de nouveau, soit sont carrément fumeux. Dernier exemple en date ? La «spirale dynamique», selon laquelle notre comportement est lié au «niveau d’existence» que nous avons atteint (survie, succès, globalité…) et qui promet de nous rendre plus performants dans de nombreux domaines (notre communication, notre leadership…).

Les signes qui trahissent un charlatan du coaching
Source : Management

17/01/2014 à 18:52 / Mis à jour le 17/01/2014 à 18:52

http://www.capital.fr/carriere-management/actualites/les-signes-qui-trahissent-un-charlatan-du-coaching-903632

Déceler les imposteurs parmi les spécialistes en développement personnel, c’est possible. Voici les éléments qui doivent vous mettre la puce à l’oreille.

L’appellation de «thérapeute». Un coach n’est pas un thérapeute. Méfiez-vous de ceux qui prétendent utiliser des techniques thérapeutiques dans le cadre du coaching.

Un bel emballage marketing. Certains praticiens se réclament de méthodes affublées du ® («registered») ou du © («copyright»). Il ne s’agit nullement d’une caution scientifique.

Un diplôme reconnu. L’Etat ne reconnaît aucun diplôme de développement personnel. Seules existent des «certifications» délivrées par des organismes privés.

Le succès garanti. «Un praticien qui rencontre 100% de succès est soit un menteur, soit un débutant», indique le coach Pierre Blanc-Sahnoun.

> Un langage ésotérique. Si le coach utilise un jargon pseudo-scientifique étrange ou s’il vous parle d’«ondes cosmi­ques», de «cycles lunaires» ou de «dimension vibratoire», fuyez.

http://www.capital.fr/carriere-management/dossiers/techniques-de-developpement-personnel-ce-que-l-on-peut-en-tirer-ce-dont-il-faut-se-mefier-903629
Source : Management