BESANÇON, 25 sept 2008 (AFP) –

La cour d’assises de Besançon a condamné mercredi à 10 ans de réclusion criminelle un père pour viols et agressions sexuelles sur ses deux filles âgées de 14 à 16 ans au moment des faits, dans une famille de Témoins de Jéhovah.

En 2004, les jeunes femmes révèlent les agressions au mari de l’aînée qui convoque leur père à un “tribunal familial” composé de lui-même, des deux filles, de leur mère et d’un ami. L’accusé, qui est le seul dans ce tribunal à n’être pas Témoin de Jéhovah, reconnaît les viols, admettant alors avoir été “la proie d’un monstre”.

Soutenu par son épouse devant la cour d’assises de Besançon, ce mécanicien de précision aujourd’hui âgé de 48 ans a reconnu des attouchements sexuels mais récusé les viols, expliquant ses aveux précédents par la “pression familiale”.

Son avocat, Me Jérôme Pichoff, a contesté les viols de son client en s’appuyant sur des examens gynécologiques attestant de la virginité des filles.

Dès leur révélation, quatre ans avant qu’elles ne portent plainte, “il a demandé” à son épouse de les emmener faire un examen gynécologique, explique l’avocat.

“Il aurait été stupide de proposer ça s’il l’avait vraiment fait, or il n’est pas stupide”, fustige Me Pichoff.

Entre sanglots mal maîtrisés et malaise d’une mère déchirée prise en charge par le Samu, Me Céline Party invoque “les troubles du sommeil, de l’alimentation” de ses clientes, aujourd’hui âgées de 25 et 21 ans, et “leur incapacité à avoir une vraie vie de femme”.

Le ministère public a souligné la crédibilité des victimes et fait valoir que les examens gynécologiques étaient “sujets à caution”: leur fiabilité avait été nuancée par un expert lors du procès.

La cour d’assises s’est conformée à ses réquisitions de 10 ans de réclusion.