Le ministre de l’Intérieur travaille à l’élaboration de protocoles avec la ministre de la Santé.
- Alexandre Boudet Journaliste politique au HuffPost
- Sandra Lorenzo Journaliste responsable de la rubrique C’est La Vie
TERRORISME – Comment identifier les terroristes avant leur passage à l’acte? Au lendemain de l’attentat de Barcelone qui a coûté la vie à une quinzaine de personnes, et neuf jours après l’attaque contre des militaires à Levallois, la question a, de nouveau, été posée au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Invité de RTL ce vendredi matin (le passage est à écouter à partir de 4’50), il a déclaré travailler de concert avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour élaborer un dispositif médical en amont.
Le gouvernement réfléchit en effet à « mobiliser l’ensemble des hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux de manière à essayer de parer à cette menace terroriste individuelle ». Gérard Collomb a évoqué des « protocoles » qui seraient créés pour faire face à un « certain nombre de gens (qui) ont des délires autour de la radicalisation islamique ». Le but: « échanger avec celles et ceux qui les côtoient » et les mettre hors d’état de nuire.
Pour le ministre de l’Intérieur, cette possibilité permettrait d’identifier l’un des deux types (le second) de terroristes qu’il définit. « Vous avez à la fois des attaques planifiées comme celle qui vient de se produire en Espagne et puis vous avez des gens qui se radicalisent brutalement avec souvent des profils psychologiques extrêmement troublés », indique l’ancien maire de Lyon en référence à celui qui a tenté de s’en prendre à des militaires le 9 août dernier.
« Faire naître un gendarme en eux »
Cette initiative reçoit un accueil positif chez cette psychiatre cannoise que Le HuffPost a contactée. « Je suis entièrement d’accord [avec cette proposition]. Nous, psychiatres, sommes aussi des gardiens de la cité », estime Nadia Gherab Chellali, experte judiciaire à la Cour d’appel d’Aix-en Provence.
Cette médecin appelle aussi les généralistes à davantage s’interroger quand ils prescrivent des médicaments. « Nous n’avons pas d’échelle de dangerosité mais un malade mental qui a commis un acte médico-légal, il faut s’en méfier. Et cela passe aussi par une meilleure prescription des psychotropes que les médecins généralistes ne prescrivent pas avec assez de prudence », ajoute-elle. Et Nadia Gherab Chellali de conclure: « Nous les psychiatres n’avons pas la prétention que nous allons guérir ces malades, mais on va faire naître en eux ce que l’on peut appeler un gendarme. »
source : RTL