Le 20 septembre s’est déroulé à Paris Transvision, congrès international des transhumanistes du monde entier. Ceux-ci constituent une sorte de secte mettant en question l’ordre naturel tel que nous le connaissons depuis le début du monde. La majorité des tenants de cette philosophie est de gauche, voire libertaire. Ces personnes prétendent prendre la place de Dieu dans la création.

Les idées des transhumanistes sont connues des lecteurs de Médias Presse Infos par la série d’articles sur le sujet ; le plus récent concernant Google. Il y a sept ans, je dénonçais cette idéologie dans un ouvrage intitulé L’Homme Artificiel, relayé il y a deux ans par L’Ultime Transgression. Rappelons rapidement de quoi il s’agit.

Les transhumanistes pensent que les technologies nouvelles vont permettre d’atteindre l’immortalité. La biologie va créer des pièces de rechange par les cellules souches. Les maladies ou leurs potentialités seront supprimées par la chirurgie du gène et le remplacement des ADN défectueux que nous portons dans notre organisme.

Mais surtout, les ordinateurs vont bientôt dépasser les hommes par leur intelligence. C’est ce qui se nomme La Singularité. Il s’est créé une université itinérante tenant portant ce nom et tenant son enseignement dans les grandes villes de la planète.

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Le but est de remplacer les pièces déficientes de notre organisme par du matériel informatique. Exemple, les cochlées des sourds, le Karmat des insuffisants cardiaques, les prothèses de membres manquants commandées directement par le cerveau grâce à l’implantation de microprocesseurs. Ce sont les implants cérébraux. Il y a surtout la course à l’intelligence artificielle. C’est l’Human Brain Project financé par l’Europe dans le cadre de Neuropolis à Lausanne. À terme l’homme deviendrait immortel avec un cerveau artificiel. En France, le tenant le plus connu de cette idéologie est Dr Laurent Alexandre, urologue, auteur d’un livre intitulé La mort de la mort et fondateur du site Doctissimo.

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Le metteur en scène Spielberg (Jurassic Park, E.T, Les Dents de la Mer, Indiana Jonesetc.) venu à la Silicone Valley pour trouver des idées de trucage cinématographique s’est vu expliquer par les ingénieurs qu’ils allaient greffer Google dans la tête des hommes.L’Ultime Transgression est la numérisation du cerveau visant purement à remplacer l’humanité ; ce que les transhumanistes appellent « L’homme augmenté » titre du congrès parisien. L’ultime projet correspond en fait à la fin de l’espèce humaine et son remplacement par la machine. Nous serons alors tous des cyborgs, des « hommes-machines ».

Que penser de tout cela ? Il s’agit essentiellement d’une idéologie qui comme celle des médecins révolutionnaires de 1789, des nazis ou du marxisme doit aboutir à la création d’une humanité nouvelle. Dans tous les cas il y a la prétention de servir l’homme, mais aussi de créer un « homme amélioré » un surhomme. Nous pensions que l’effondrement du communisme marquait la mort des idéologies. Or nous en voyons arriver deux autres à bride abattue : le gender et le transhumanisme.

Bien sûr, en tant que médecin, il m’est une joie de voir remarcher des parkinsoniens tremblotants et repliés sur leur siège ; ceci grâce à des implants de microprocesseurs dans le cerveau. De voir guérir des aveugles par des implants de cellules souches ou de capteurs sur la rétine etc. Mais toute la question est de savoir quand savoir quand s’arrêter. Bien évidemment, à force de remplacer des morceaux de cerveau par des ordinateurs, l’homme ne sera plus un homme mais une machine, un robot sans conscience. Or, par interface, tout ordinateur est sous la dépendance d’autres ordinateurs. Préférerons-nous avoir une intelligence artificielle dirigée par d’autres au lieu de celle que la nature nous a allouée ? C’est un problème gravissime pour laquelle j’essaye de déclencher la sonnette d’alarme depuis sept ans en jouant les Cassandre.

Mais Cassandre a toujours eu tort.

source ! http://www.medias-presse.info/transhumanistes-ils-nous-promettent-limmortalite-sur-terre/19518
DANS BIOÉTHIQUE ET SANTÉ / PAR JEAN-PIERRE DICKÈS / LE 1 DÉCEMBRE