CLICANOO.COM | Publié le 16 juin 2009
{{AFFAIRE VERBARD. Soupçonnés de compter parmi les complices de Juliano Verbard, de Fabrice et Alexin Michel lors de leur évasion, trois membres de la secte du gourou ont été remis en liberté. Les investigations indiquent que leur implication est moins importante que celle d’autres de leurs proches.}}
Placés en détention provisoire le 1er mai dernier, Francis Cadet et sa sœur Clarisse ont pu quitter, hier matin, le centre pénitentiaire de Domenjod. L’un des deux magistrats en charge du dossier, la doyenne des juges d’instruction Brigitte Lagière, ne s’est pas opposé à la demande de remise en liberté effectuée par leur avocat Me Vincent Fontaine. Mis en examen pour « complicité d’évasion en bande organisée » et « complicité d’arrestation, enlèvement, séquestration et détention d’otages commis en bande organisée », le frère et la sœur avaient été interpellés le jour de l’évasion, le 27 avril, au col des Bœufs en compagnie de leur mère, Marie Mussard, épouse Cadet. Les investigations menées depuis cette date indiquent que leur implication est moins importante que les premiers éléments de l’enquête le laissaient penser. Ont-ils été instrumentalisés par leur mère ? C’est une hypothèse de travail de plus en plus crédible. Les gendarmes de la section de recherches se demandent si Marie Mussard ne les a pas entraînés à Mafate pour « faire le nombre ». Le commando, Pierre-Rodophe Cadet, Guillaume Cadet, et Jean-René Gens, avait en effet réservé un hélicoptère pour six personnes. Pour ne pas éveiller les soupçons à Mafate au moment de monter à bord, les trois hommes se sont donc présentés avec trois autres personnes, Marie Mussard mais aussi Clarisse et Francis Cadet. Mais au tout dernier moment, ces derniers ne sont pas montés dans l’hélicoptère. Il fallait laisser la place aux futurs “passagers” : Juliano Verbard, Fabrice et Alexin Michel.
{{« Ceux qui ont suivi »}}
Clarisse et Francis Cadet étaient-ils au courant de la manœuvre ? Rien ne le prouve pour l’instant. Il n’est pas impossible que leur mère les ait emmenés à Mafate en leur faisant croire qu’ils partaient tout simplement en randonnée. En garde à vue, le frère et la sœur n’avaient rien voulu dire aux gendarmes. Pas facile dans ces conditions de déterminer leur degré d’implication. En fin de semaine, les deux enfants de Marie Mussard ont été entendus longuement par le juge Lagière. Pour Me Vincent Fontaine, leur détention ne s’imposait plus dans la mesure où elle avait été justifiée par les besoins de l’enquête. Cette remise en liberté s’ajoute à celle, la semaine dernière, de Marie-Louise Ferrère, la sœur de Marie-Lucie Michel, mère de Fabrice. Mis en examen pour complicité, elle avait été incarcérée le 9 mai dernier. Elle aussi semble moins impliquée dans l’évasion que d’autres protagonistes. Interpellée chez elle à Sainte-Clotilde, Marie-Louise Ferrère, 64 ans, a reconnu avoir cherché une maison et de la nourriture pour les évadés. Selon son avocat, Me Maillot, la sexagénaire fait partie de « ceux qui ont suivi ». En garde à vue, elle avait dit aux gendarmes que ses ennuis judiciaires ont « mis un terme à ma participation à la secte ». Une participation qui lui a déjà valu cinq semaines de détention provisoire
Jérôme Talpin