L’accusation a demandé vendredi soir un an de prison avec sursis en appel à Paris contre un psychothérapeute de 78 ans et son épouse accusés d’avoir soutiré par «abus de faiblesse» près d’un million d’euros à deux de leurs patients, dont une nièce par alliance.

L’accusation a demandé vendredi soir un an de prison avec sursis en appel à Paris contre un psychothérapeute de 78 ans et son épouse accusés d’avoir soutiré par «abus de faiblesse» près d’un million d’euros à deux de leurs patients, dont une nièce par alliance.
L’accusation a demandé vendredi soir un an de prison avec sursis en appel à Paris contre un psychothérapeute de 78 ans et son épouse accusés d’avoir soutiré par «abus de faiblesse» près d’un million d’euros à deux de leurs patients, dont une nièce par alliance.

Benoît Yang Ting, accusé par les plaignants de les avoir manipulés mentalement pendant des années en leur instillant notamment de faux souvenirs traumatisants, avait été condamné le 12 juin 2012 à un an de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel de Paris l’avait également condamné à une amende de 50.000 euros et à verser, au titre des dommages et intérêts, 100.000 euros et 50.000 euros aux deux victimes. Il avait par contre relaxé son épouse, Suzanne.

Tous deux étaient jugés jeudi et vendredi en appel, M. Yang Ting ne comparaissant pas en raison de son état de santé très fragile.

Les méthodes thérapeutiques de Benoît Yang Ting, décrit par la partie civile comme un véritable gourou plongeant ses proies dans un «esclavage», impliquaient notamment pour ses patients de se déshabiller intégralement pendant de longues sessions éprouvantes, afin de revivre des souffrances enfouies.

Au total, les deux plaignants -dont une nièce par alliance qui affirme également qu’il a profité d’elle sexuellement- lui ont versé 238.000 euros et 750.000 euros pour payer leurs séances que le thérapeute facturait 320 euros de l’heure avec 50 euros supplémentaires pour chaque faute d’orthographe commise dans des compte-rendus que les patients devaient ensuite lui remettre.

L’avocate générale a estimé que les méthodes employées étaient «de nature à mettre (les plaignants) en état de sujétion» et ressortaient de «l’emprise» dans laquelle ils étaient plongés, «psychiquement dans un état de totale dépendance».

Elle a également estimé que Mme Yang Ting était «co-auteur» car «parfaitement au courant» et puisque les versements avaient «profité au couple».

Pour les parties civiles, Me Olivier Hillel a réclamé 500.000 euros de dommages et intérêts pour chaque plaignant, dénonçant un comportement de «pervers narcissique». «Il lui faut s’approprier les être, de l’intérieur. Yang Ting est en eux, ils sont aliénés. Ils ne pensent plus par eux-mêmes, ils pensent Yang Ting».

En défense, Me Laurent Pasquet Marinacce a fustigé un dossier «présenté dès le départ comme un dossier de secte, une plainte de l’ordre de la thèse où tout est relu à l’aune de ce choix».

Son confrère François Gibault a relevé que les plaignants s’étaient longtemps félicités de leurs thérapies, et qu’ils étaient tous deux eux-mêmes diplômés en psychologie, l’une étant par ailleurs avocate et l’autre consultant notamment en ressources humaines, les estimant de ce fait peu manipulables.

Par ailleurs, il a dénoncé l’absence lors de l’instruction de confrontations ou d’expertises psychiatriques, laissant selon lui la cour dans «l’incapacité de dire» si les plaignants se trouvaient dans l’état de «vulnérabilité extrême» légalement requis pour l’abus de faiblesse.

La cour d’appel a mis son arrêt en délibéré au 13 février.

source : www.paris-normandie.fr 5/10/2014