Un œil lui a été arraché, une oreille ciselée et les mamelons tailladés. Les bosses au niveau des genoux, appelées châtaignes, ont aussi été coupés sur les quatre pattes. L’enquête est confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Bonnet-le-Château, qui pour l’heure, n’a pas relevé de cas identique.
C’est une vi sion d’horreur qu’il a été donnée de voir à Patricia Valentin,
qui dirige la ferme équestre les Fougères, à UssonenForez. El le étai t , en plus , accompagnée d’enfants lors de la macabre découverte.
« Le samedi je propose de la randonnée à des clients. On s’est rendu au pré et on ne voyait pas la jument. Une petite est venue me dire’’La
jument est morte’’ ». Il aurait pu s’agir d’une mort naturelle, pour un cheval d’une b onne v ing t a ine d’années : « Elle était en bonne santé, mais ça peut arriver. Et puis j’ai vu que ce n’était pas une mort naturelle.
Je me suis pourtant dit c’est peutêtre les corbeaux, mais quand j’ai vu la crinière coupée, dans le pré, j’ai compris que r ien n’était normal ».
Questions à Serge BLISKO, Président de la Miviludes (vigilance et lutte contre les dérives sectaires)
Comment analysezvous cet acte sordide commis sur un cheval ?
Il nous a bien sûr horrifiés. Mais d’après les éléments qui nous ont été communiqués, cela ne nous semble
pas pour l’instant relever d’un rituel sataniste. Il faut savoir que ces rituels sont très orientés. Satan étant l’adversaire de Dieu, il y a
toujours une dimension transgression de tout ce qui est religieux.
Casser des croix dans un cimetière, écrire sur des tombes, voler dans une église : voilà des rituels satanistes, avec une volonté d’aller délibérément contre la religion classique.
Comment peut- on tenter d’expliquer ce qu’il s’est passé dans la Loire ?
Cet acte me fait plus penser à de la sorcellerie de campagne qu’à du satanisme.
Ces meurtres d’animaux, qu’on laisse ensuite en exposition, sont synonymes en ruralité de jalousies professionnelles.
Les satanistes ne s’attaquent que rarement aux animaux, qui n’ont pas de valeur sacrée. Ce n’es t qu’une hypothèse, elle est fragile, mais notre expérience nous fait davantage pencher pour un avertissement.
Ou pour de la sorcellerie, car il n’y a pas de transgression.
Le satanisme est- il récent ?
C’est un phénomène qui a toujours existé, mais qui était caché. Il y a une visibilité depuis 25 à 30 ans.
Le satanisme semble stagner depuis 2 0 1 0 en France, mais il reste un
sujet de préoccupation.
Quels sont les signes d’alerte ?
Chaque fois que des jeunes, de 18 à 30 ans environ, ont l’air de former un petit groupe qui s’isole, se réunit dans une contreculture envers la société. Mais surtout, il y a une vénération de Satan. C’est cette adoration, avec un phénomène d’emprise sectaire autour d’une personnalité pathologique, qui doit alerter.
source : LE PROGRES propos recueillis par Marie Perrin