Au festival du film indépendant américain, un film sur l’Église fondée par L. Ron Hubbard été gratifié d’une standing ovation.

C’est un sujet sensible, que le réalisateur Alex Gibney a pris à bras-le-corps. Après avoir enquêté sur Lance Armstrong (The Armstrong Lie) ou sur l’entreprise Enron (Enron: The Smartest Guy in the Room), le documentariste a enquêté sur la puissante Église de Scientologie et sur son gourou David Miscavige, en se basant sur l’ouvrage de Lawrence Wright Going Clear: Scientology, Hollywood and the Prison of Belief. Selon The Hollywood Reporter, la projection du film au festival de Sundance a été suivie d’une standing ovation. De nombreuses stars étaient présentes (Tobey Maguire, Alec Baldwin…).

Le réalisateur de 61 ans Alex Gibney a ensuite répondu à des questions sur son film. Il a expliqué la difficulté d’enquêter sur le sujet, notamment à cause du harcèlement qu’ont fait subir à son équipe les services juridiques de la Scientologie. L’occasion aussi de remercier tous ceux qui ont eu le courage de témoigner.

«Les pressions que l’on a subies ne sont rien, a-t-il expliqué, par rapport à ce qu’ont vécu les gens qui ont voulu quitter l’Église». Il a notamment été rejoint sur scène par Spanky Taylor, une femme qui a réussi à se libérer de l’emprise du fondateur de la scientologie, L. Ron Hubbard, au début des années 70. Le documentaire montre aussi les membres les plus célèbres de l’Église, de Tom Cruise à John Travolta et le réalisateur de Crash Paul Haggis, qui a quitté l’Église en 2009.

De nombreuses personnes ont salué le courage de Gibney et les premières critiques dans Vulture ou IndieWire saluent la qualité du documentaire. La plupart des chaînes ont pourtant refusé de financer le documentaire, par peur des représailles. Le réalisateur, qui a lui-même reçu des menaces, a finalement travaillé avec la chaîne du câble HBO. Avant la projection, l’Église de la Scientologie a acheté une page entière de publicité dans le New York Times et le Los Angeles Times pour dénoncer le film.

Ils ont notamment reproché au réalisateur de ne pas avoir demandé à des représentants de la secte de s’exprimer dans le documentaire. Gibney, lui, espère que son film aidera à mettre en lumière les arnaques financières de David Miscavige et sauver, au passage, ceux qui voudraient rejoindre la Scientologie, toujours plus puissante outre-Atlantique.

source : lefigaro.fr