Une décade, voilà le temps qui s’est écoulé depuis la présentation du rapport parlementaire Gest-Guyard sur les sectes. Le texte avait été rendu dans la foulée des meurtres et suicides commis dans le cadre de mouvements religieux. Au Japon, la secte Aoum Shinrikyo avait tué au gaz sarin douze personnes (des vingt-sept victimes décédées du total de ses crimes) et fait cinq mille cinq cent blessés dans le métro de Tokyo; en Occident, les massacres de Wacco et de l’Ordre du Temple solaire avait marqué les esprits, le premier ayant été visible à la télévision par la diffusion des images de l’assaut par Le FBI et l’armée américaine et de l’incendie de la ferme de David Koresch. Les crimes et suicides présumés commis en Suisse et au Canada ont inquiété la société française, d’autant que parmi les décédés en territoire helvète figuraient dix-neuf français. Ces actes destructeurs rappelaient ceux de la secte du Temple du Peuple Guyana en novembre 1978. L’émoi a, alors, conduit la représentation nationale a se pencher sur la question via la mise en place d’une commission d’enquête dont le rapport fut rendu public le 10 janvier 1996. Durant cette période d’investigation, l’Ordre du Temple solaire fit à nouveau la Une de l’actualité, un nouveau suicide collectif ayant été découvert dans le massif du Vercors

Depuis, la certitude n’est pas acquise quant à ce dernier drame. Certes, la secte prêchait la téléportation des corps par carbonisation, comme les deux suicides collectifs en témoignaient, ainsi que la doctrine. Cependant, on sait aujourd’hui qu’en ce qui concerne le massacre du Vercors, la thèse du suicide collectif est fausse. Non, pas que seuls quelques membres de la secte ont tué tout le monde, mais qu’une association de fait politico-mafieuse réunie non loin de là avait saisie l’occasion pour régler ses comptes. On cite, notamment, un ancien ministre.

Dix ans plus tard, le problème ne passionne plus autant. Avec le terrorisme islamique, la question des sectes est reléguée au second plan, voire quasiment oubliée. Le fait religieux continue de susciter certaines craintes, plus ou moins justifiées, mais alors que le rapport parlementaire ne mentionnait pas les sectes islamistes radicales, aujourd’hui, ces dernières monopolisent presque toute l’attention. Quelques bruits dans l’actualité de certaines sectes ne suffisent même plus à inquiéter; ainsi les tentatives des Scientologues de se mettre en avant via notamment l’acteur Tom Cruise, ou encore la publicité tapageuse du mouvement Raël en faveur du clonage jusqu’en 2004 avant que la secte ne renonce à sa propagande pour se soumettre à la loi du 6 août de cette année criminalisant le clonage. Dans quelques jours, le 17 janvier 2006, une nouvelle date de procès sera fixée lors d’une « audience de fixation » dans le procès en appel de l’affaire de l’Ordre du Temple solaire renvoyé pour la troisième fois déjà.

L’ambiance était toute autre il y a une décennie ; l’opinion était bien affolée. L’Assemblée nationale a, alors, décidé d’appréhender le phénomène. Les élus de la chambre basse semblaient inspirés, mais certainement pas de la même façon que les disciples dans la chambre haute.
Le travail témoigne d’une précipitation, pour ne pas dire d’une méconnaissance liée à des recherches superficielles. Mais la souris n’a pas été empêchée d’accoucher d’une montagne !

21 auditions, 20 heures d’enquête au total pour un problème si complexe (si problème, au moins, il y avait pour la société !).Travail à huis-clos et auditions sous le sceau du secret laissaient les futurs accusés sans moyen de se défendre ! Ainsi, plusieurs « sectes » auront le petit bonheur de se découvrir fichés ! Puisque les investigations ont été menées dans le secret,
comment être sûr du sérieux du travail ?
Par la suite, le rapport a été présenté comme ayant fait l’objet d’un vote à l’unanimité de la commission. Grâce au député Brard, qui commettait probablement une gaffe, on a appris (mais cela est resté discret) que seuls 7 députés sur 21 avaient voté le texte (L’Humanité 11 janvier 1996). En réalité, la commission était composé de 30 membres. 23 d’entre eux n’avaient pas été avertis, sous prétexte d’une grève de la poste. Bonjour l’aube du XXIe siècle !
Egalement, les noms de députés, hors le président et le rapporteur de la commission étaient un mystère, alors que sur un problème autrement plus dangereux, le projet de loi tendant à renforcer la répression du terrorisme, les noms des élus était connu. Tout cela servait à donner le sentiment d’une grave menace pesant sur la France…
172 mouvements furent présentés à la presse comme dangereux sans qu’on sache ce qui leur était, au juste, reproché.
Pour son rapport la commission avait pris soin de préciser qu’elle avait "le sens commun que l’opinion publique attribue à la notion". L’opinion publique façonnée par les médias …
La liste des suspects (comme la « loi des suspects » de la Révolution) énumérait près de 200 noms de sectes mettant dans le même sac et les Témoins de Jéhovah et l’association du Vajra triomphant (Mandarom) et la Sokka Gakkaï notamment. Un beau mélange des genres, les Jéhovistes bien que leur doctrine ne soit pas biblique usant de méthodes très différentes d’autres sectes et n’ayant pas de guru pratiquant l’esclavage sexuel.
Le rapport faisait aussi mention d’une église évangélique, l’Eglise de Pentecôte de Besançon. Pour cette dernière, il s’agissait d’une vraie surprise ! Un règlement de comptes initié par un éducateur de rue jaloux de ses prérogatives.

Suite à cela, de nombreuses communautés évangéliques ont choisi de se rapprocher de la Fédération protestante de France. L’église de Besançon fit, notamment, cette démarche et la FPF y procéda à un audit qui témoigna que tout se passait normalement. En effet, le rapport n’avait pas touché aux églises couvertes par la FPF et l’Eglise catholique.
Néanmoins, on apprenait que 3 mouvements étaient des sectes, mais non listées car non dangereuses : les baptistes, les quakers et les mormons, donc 2 évangéliques.

Toutes les sectes recensées sont censées répondre à un des 10 critères suivants : la déstabilisation mentale, le caractère exorbitant des exigences financières, la rupture avec l’environnement d’origine, les atteintes à l’intégrité physique, l’embrigadement des enfants, le discours plus ou moins antisocial, les troubles à l’ordre public, l’importance des démêlés judiciaires, les éventuels détournements des circuits économiques, et les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.

Les Evangéliques appliquant fidèlement la Parole peuvent-ils se retrouver dans se faisceau d’indices alternatifs ?

Reprenons les principaux points du rapport l’un après l’autre :

LA DESTABILISATION MENTALE (manipulation mentale)

Ephésiens 5:6 Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. Chaque enfant de Dieu doit se référer à la Parole et c’est ainsi que grandit sa foi : Romains 10:17 Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. Alors que le gourou d’une secte use de sophismes, de raisonnements pseudo philosophiques ou philosophiques, de faux-semblants, Paul annonçait la parole aux gentils ainsi :
1 Corinthiens 2 ; 4 explique : « ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et de puissance ». Chaque Chrétien, dans la main du Seigneur, qui vérifie la Parole sincèrement, sans esprit de discussion, est guidé par Dieu comme Esdras (7 ; 6). Ici, nul besoin de gourou pour accéder à une vérité supérieure. D’ailleurs, Colossiens 1 ; 26 dit que le mystère a été révélé aux saints. Il n’y a pas de connaissance gnostique, de hiérarchie pour accéder à la sainteté et in fine à la connaissance du mystère, chaque né de nouveau étant saint, car sanctifié. Nul besoin de procès en béatification ! Jésus a dit que la Parole sanctifie (Jean 17:17) ; par elle nous découvrons notre état et la personne de Dieu. Toujours pas besoin de gourou pour manipuler , d’expériences initiatiques secrètes. C’est certainement moins caché que l’élaboration du rapport parlementaire. Enfin, aucun gourou n’est censé venir déstabiliser mentalement les fidèles, la Bible n’admettant pas la hiérarchie. Tous sont frères, il n’y a pas de maître à penser (Matthieu 23:8). L’apôtre Paul s’est lui-même, malgré tout son vécu, qualifié d’avorton (1Corinthiens 15:8).

Diffuser des films stupides encrassant les esprits tel "le grand bleu" de Luc Besson dont les psychiatres disent qu’ il a poussé de nombreux jeunes au suicide, qu’est-ce donc? Le repasser, avec grandes louages, alors qu’ il est loin d’être exceptionnel, sauf que les ados l’adorent, n’est-ce pas abaisser le niveau culturel d’une nation? Mentir aux administrés en usant de la langue de bois, en manipulant les images, est-ce mieux que ce que font certains sectes? C’est pareil! Ceux-là devraient regarder leurs poutres avant de croire voir une paille dans l’oeil des Chrétiens fidèles à la Parole!

LE CARACTERE EXORBITANT DES EXIGENCES FINANCIERES

Nous croyons que Dieu, immatériel et autosuffisant n’a pas besoin d’argent ! Il peut agir sans le concours des églises, mais souhaite nous associer à son œuvre. Il n’y a, pour cela, que notre bonne volonté qui nous est demandée, et si elle doit passer par l’offrande pécuniaire, ce n’est pas exorbitant par rapport à l’amour de Dieu pour nous.
Par ailleurs, comment quantifier la disproportion entre les dons et l’objet de la foi. Il n’est pas prouvé que le salut n’existe pas, ainsi, il est impossible de dire que l’on donne trop pour remercier d’être sauvé. Oui, en effet, le Chrétien né de nouveau ne donne pas d’argent pour être sauvé. L’argent n’a jamais sauvé (Ezéchiel 7:19).

Néanmoins, le Chrétien fondé sur la Parole sait que l’argent n’intéresse pas le Seigneur. Le Psaume 40 ; 6 dit « Tu ne désires ni sacrifice ni offrande, tu m’as ouvert les oreilles ; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire ».
Ce que Dieu veut comme offrande, c’est un cœur contrit et paisible. Ainsi si on lui apporte de l’argent, tout en étant brouillé avec un frère ou une sœur et qu’il est possible de tenter une réconciliation, le Seigneur demande de « faire la paix » avec cette personne avant l’offrande. Il ne se précipitera pas comme pressé d’ouvrir un cadeau.
Plus encore, Dieu demande d’être généreux envers les démunis, lui n’a pas besoin d’argent : « Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir » (Hébreux 13:16) ; Matthieu 25 ; 35-40.
Enfin, la Bible n’autorise pas de contrôle sur les dons par les assemblées ; l’aumône doit être secrète (Matthieu 6 ; 3-4.)

N’est-ce pas la France qui est classée, par le magazine Forbes, au 3e rang mondial en ce qui concerne les diverses taxes?

LA RUPTURE AVEC L’ENVIRONNEMENT D’ORIGINE

Si le Chrétien considère comme frère et sœur ceux qui partagent la joie d’être co-adoptés avec lui par le Père, il serait mal interprété de dire qu’il rejette sa famille et ses amis d’origine. Si Jésus a pu dire « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique » (Luc 8:21) et « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:26), jamais cela n’a signifié qu’il fallait rompre avec les siens et leur cracher à la figure. Rappelons qu’au pied de la Croix, se tenait la mère de Jésus.
Cela est à comprendre de la même façon que le devoir de crucifier sa chair : « Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.» ( Galates 5:24). Il s’agit dans ce dernier cas, non de détruire son corps, mais de réfréner ses mauvaises passions, de les soumettre au Christ.
Ainsi, en ce qui concerne la famille, la haïr comme on hait sa propre chair (Romains 8:6 : « l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’esprit, c’est la vie et la paix) ne signifie pas la maudire. Il s’agit de ne pas la faire passer avant le Christ dans nos vies. Ailleurs, la Parole dira « jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église » (Ephésiens 5:29). « Chair » signifiera selon le contexte « égoïsme » ou, plus noblement « corps » ; c’est le sens qu’à ce terme dans ce dernier passage. La Parole ne dit pas de s’isoler des non chrétiens, au contraire. Ainsi Paul, surnommé l’apôtre des gentils ou des païens, dira même qu’on l’on peut entretenir des contacts avec ceux qui n’ont pas donné leur vie au Christ (Corinthiens 5 ; 9 s). Et Jésus a déjeuné avec un péager alors que cette profession était très mal vue (Marc 2 ; 14-15) et a assisté à un mariage avec sa mère (Jean 2).

Le Chrétien soucieux des autres ne cherche pas à les éviter, sauf pour ne pas participer à ce qu’il refuse ; mais, il va parmi eux. Quand la distanciation se fait, c’est généralement l’environnement d’origine qui repousse le converti.

Evidemment, dans une société où les "adultes" retournent vivre chez les parents en cas de conflits conjugaux, on peut difficilement comprendre la rupture demandée par la Bible (Genèse 2; 24). Comment comprendre alors que toute distanciation n’est pas systématiquement du rejet?
Quant aux convertis au communisme, en plus de rompre avec leurs origines, parfois ils dénonçaient leurs proches! Mais là, c’est compréhensible, ça va s’expliquer par le bien de la cité!

LES ATTEINTES A L’INTEGRITE PHYSIQUE

Le jeûne est un moyen d’entretenir la relation avec Dieu, mais il ne nous demande pas de nous mortifier. Il n’y a pas, comme chez les Scientologues, de régime diététique pour accéder à la clarté. Chacun est libre devant Dieu et agit comme il se sent guidé par l’Esprit. Dieu veille à ce que ses enfants aient à manger (Matthieu 6 ; 22s) ; Dieu demande à chacun de respecter son propre corps qui est le temple du Saint Esprit (1 Corinthiens 3:16).

120 000 000 de morts dues au communisme et on refuse toujours d’en parler! Le soutien de la gauche et d’un journal comme Le Monde à Pol Pot dans les années 70, c’est le plein respect de la dignité humaine peut-être?

L’EMBRIGADEMENT DES ENFANTS

Jésus, notre Seigneur, a toujours manifesté de l’amour pour les enfants. Tellement que Dieu lui-même s’est fait enfant au lieu de venir directement comme adulte. Ce que Dieu crée, il le fait parce qu’il l’aime ainsi ! Il a décidé que l’enfance serait une étape de la vie. De manière imagée le Christ a dit « Il répondit : Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens » (Matthieu 15:26). Jésus, notre guide, bénissait les enfants (Matthieu 19 ; 13) et prévient ceux qui auraient l’idée de leur faire du mal, de leur mentir (Matthieu 18:6). Les embrigader revient à les scandaliser. Dieu laisse les enfants libres et se propose simplement d’être leur guide. Il les prend en exemple, car leur spontanéité et leur franchise valent mieux que les raisonnements sophistiqués(Matthieu 18:3). Devenir comme eux ne signifie pas acquérir une plasticité intellectuelle rendant incapable de discernement, mais de faire preuve montre de fraîcheur. Après tout, si des adultes peuvent regarder des cartoons et films pour enfants, ils peuvent comprendre cela. Les parents se doivent de les éduquer dans la vérité tout comme parmi les non chrétiens les parents doivent éduquer leurs enfants à ne pas commettre d’incivilités. Pourquoi les Chrétiens seraient-ils privés de choisir l’éducation des enfants du moment qu’il ne leur est fait aucun mal ?

Il est vrai que l’Education nationale (qui devrait se nommer "enseignement"!) en fait des adultes équilibrés, cultivés et intellectuellement solides ! Il est vrai que laisser les enfants avachis devant la télé est édifiant pour eux et la société! Il est vrai que les enfants chrétiens pratiquent des tournantes, brûlent les biens d’autrui et tuent des passants!

LE DISCOURS PLUS OU MOINS ANTISOCIAL

Le Chrétien n’aime pas la façon de vivre du monde, mais ne hait pas les non – convertis. Il aime le pécheur, mais non le péché. Jésus a refusé de juger une pécheresse, tout en lui demandant de ne plus pécher (Jean 8:11). Par ailleurs, au contraire certaines sectes, le Christianisme ne passe pas son temps à prétendre que tout ce que fait le monde est mauvais. Au contraire, il croit que la conscience du Ben et du Mal est en chaque homme et que ce dernier peut faire de bonnes choses. Ainsi la Parole dit « quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes » (Romains 2:14). Cependant, nous croyons qu’il arrivera un jour où la confusion entre le Bien et le Mal sera terrible (et cela vient subtilement, presque nécessairement); cette situation est bien illustrée par Esaïe 5; 20. Enfin, l’appréciation du caractère antisocial du discours du mouvement est aussi subjective. Ainsi les Protestants, qui constituaient un hiatus dans le tissu social étaient considérés à tort comme menaçant l’ordre social. Pourtant, en dépit des dragonnades, la communauté protestante était restée fidèle au roi Louis XIV et ainsi en 1715, lorsque le roi se meurt, un synode réformé se réunit et prie pour sa guérison. Elle aurait pu se réjouir de sa mort, mais elle avait le souci de son âme et préférait qu’il guérisse, au risque qu’il continue les persécutions.

Forcer le passage du Pacs quand la majorité des Français était contre, c’était, évidemment, respecter les valeurs sociales ! Trouver que la religion la plus intolérante qui soit est "intégrable" à la République, c’est avoir tout compris !

LES TROUBLES A L’ORDRE PUBLIC

L’Evangile demande au Chrétien d’être soumis aux autorités (Romains 13:1) et de rendre à César ce qui lui appartient (Matthieu 22:21). Si l’ordre social est injuste, le Chrétien doit prendre position pour la justice.

Les mêmes qui ont voté ce texte, soutiennent parfois les casseurs! Quant à l’ordre public international, je suis désolé de douter que l’Etat français le respecte vraiment…

L’IMPORTANCE DES DEMELES JUDICIAIRES

Un critère imbécile, pour ne pas dire hypocrite! Il suffit d’être injustement condamné, d’être harcelé judiciairement par des associations antisectes pour remplir cette condition. Or, le Chrétien obéit à la loi juste et est soumis aux juges (Tite 3:1). Etre condamné ne signifie pas avoir commis de faute, ou mériter un châtiment. Paul, injustement bastonné ne dira rien de suite pour après révéler que sa condition de citoyen romain aurait du lui servir d’immunité (Actes 16; 37), laissant alors les juges qui avaient fauté dans la confusion. L’enfant de Dieu doit agir selon la justice sans discriminer (Lévitique 19:15), la rechercher (1 Timothée 6:11). Ceci vaut autant pour les juges professionnels que pour les justiciables. Ainsi, le Chrétien, les assemblées suivant fidèlement Dieu en matière de justice ne devraient pas s’inquiéter. Si problème, il y a il vient des juges de l’Etat.

Par contre, si l’importance des démêlés judiciaires compte pour dire ce qu’est une secte, alors un parti politique en est une, car ils se content rarement de respecter toutes les procédures. De même, l’Etat français en est une, vu les sanctions qu’il prend devant la Cour européenne des droits de l’homme (qui n’a rien à voir avec l’Union européenne); récemment encore, le 22 décembre 2004, dans un arrêt rendu jeudi 22 à l’unanimité des juges, la Cour de Strasbourg a estimé qu’un Témoin de Jéhovah avait été victime d’une violation de son droit à la liberté d’expression et condamné la France parce que ses juges avaient refusé de reconnaître le droit du requérant. Et, encore plus proche de nous, la Cour suprême de l’Inde a rendu un avis négatif, ce 6 janvier, à propos du désamiantage et du démantèlement du porte-avions Clemenceau dans un chantier du Gujarat. Elle a refusé que les Indiens soient à nouveau une sorte de coolies faisant un travail qu’on ne veut pas faire en France parce que dangereux. Et ne parlons pas du procès – catastrophe d’Outreau…!
Les députés auraient du retenir que les démêlés judiciaires ne sont pas une preuve de sectarisme, puisque la justice doit être contrôlée. Ainsi la responsabilité de l’Etat, du fait du fonctionnement défectueux du service public de la justice peut-être engagée en cas de faute lourde ou de déni de justice (Code de l’organisation judiciaire, art 781-1 pour les juridictions de droit commun)

LES EVENTUELS DETOURNEMENTS DES CIRCUITS ECONOMIQUES

Le but des églises ne doit pas être l’enrichissement, un comportement mafieux est proscrit. Par exemple, le prophète Elisée refuse les cadeaux du général Syrien, Naaman, guéri par Dieu. Jésus dit de ne pas se préoccuper des choses matérielles, le Père ne laissant pas ses enfants dépourvus (Matthieu 6; 31). Cela vaut aussi pour les communautés puisqu’elles ne sont que des rassemblements de croyants. Bien au contraire, le Christ exhorte à ne pas frauder et à rendre à César ce qui lui est dû, à savoir les obligations légitimes envers l’Etat (Matthieu 22:21). Jésus a, lui-même, payé les péages (Matthieu 17; 24-27). Qui peut nier que la Bible condamne sévèrement le vol (1 Pierre 4:15; Exode 20; 15) ? Marc 13; 9 parle de ces persécutions judiciaires injustifiées et dit qu’elles sont permises par Dieu pour rendre témoignage. C’est Dieu qui donnera les paroles pour se défendre (Marc 13:9).

Puisque l’on parle de sectes, comment oublier qu’ il est plus que probable que le massacre des membres de l’ordre du temple solaire dans le Vercors était le fait d’un conglomérat politico-mafieux? Comment négliger que la députée Yanne Piat avait été assassinée parce qu’elle enquêtait sur les liens entre politiques et mafia? Est-il possible de nier les pots-de-vin que presque tous les partis ont touché?

LA TENTATIVE D’ INFILTRATION DES POUVOIRS PUBLICS

Le Christ a, sobrement, affirmé que son royaume n’est pas de ce monde (Jean 18:36). Egalement, le magnifique "Sermon sur la montagne" (Matthieu 5) n’est pas une méthode de captation du pouvoir. Si certaines sectes, telles la scientologie (ou encore la franc-maçonnerie étrangement oubliée par le rapport), ont une visée politique, telle n’est pas le cas du Chrétien. Certes, le Chrétien peut faire de la politique et y défendre ses idées, comme un athée y propagera son idéologie; s’engager dans la vie de la nation n’est pas interdit et le patriotisme, respectueux des autres pays, n’est pas une mauvaise chose! Mais le Chrétien n’en fait pas son but ultime, puisqu’il est de passage sur Terre. D’ailleurs, tous ses congénères non convertis le sont aussi et s’ils limitent leur vie à des actions politiques, intellectuelles, syndicales, professionnelles ou familiales, ils se privent. Le Chrétien a la vie éternelle et ne pas avoir le pouvoir n’est pas une privation pour lui. Il vaut mieux ne pas l’avoir plutôt que d’être sur un piédestal et de s’enorgueillir et perdre son âme!

Les élus auraient du se questionner sur les liens entre des hommes politiques de factions politiques opposées. Ainsi, Michel Charasse (PS) avait voté pour Pierre Poncelet (RPR) au poste de Président du Sénat, or les deux sont dans la même loge maçonnique. Quant au désintéressement des candidats à la politique, qu’il me soit permis de me plier de rire! Dans combien de dictatures, a-t-il été interdit de jouer le Magnificat dans les églises, car il annonce le renversement des puissants! Faut croire que l’amour du pouvoir donne la paranoïa!

Ces 10 critères vus, pour montrer que les Evangéliques n’y répondent pas du moment qu’ils sont fondés sur la Bible, je me permets, à présent, de dire que tout ce qui précède n’est pas important comme moyen de défense, voire dangereux! En effet, j’ai, plus d’une fois, entendu dire à propos de l’église évangélique de Besançon que c’est une secte, car classée comme telle! J’ai entendu des Chrétiens dire qu’ils ne sont pas dans une secte, car leur assemblée n’est pas listée! Alors, premièrement, ça veut dire qu’on se réfère à l’Etat pour savoir ce qui est biblique ou pas; secondement, a contrario, cela signifie que le jour où leur église sera indexée dans un rapport, ces gens ne pourront pas dire que cette fois-ci le rapport aura dit des bêtises! Beaucoup ont peut-être été contents d’échapper au sort des Bisontins! Je ne connais pas spécialement leurs doctrines et pratiques, et je ne me limite pas aux rumeurs! Mais, je ne me réjouis pas de ce qui leur est arrivé! Ca peut arriver à chacun! N’oublions pas que le rapport dit que les églises baptistes et quakers sont des sectes, mais ne les range pas parmi les 172 accusés, car elles ne sont pas dangereuses! Tout peut évoluer!

Il me semble qu’il ne faut pas chercher l’agrément des politiques si notre foi doit leur déplaire! Le Christianisme n’est en aucun cas une secte même si une nouvelle définition venait le dire; les définitions conventionnelles n’ont pas plus de valeur que la Parole!

Faut-il adopter un comportement correct, (com)plaisant? Faut-il rire des sectes? Personnellement, il m’arrive d’être amusé des bêtises d’une secte, mais en rire de façon moqueuse, non! Les gens qui y sont, sont en voie de perdition et ça n’est pas rigolo! Pourquoi mépriser les gens qui cherchent leur salut? Et puis, je remarque que beaucoup de Chrétiens se moquent des sectes notamment sur leurs croyances en disant qu’elles sont ridicules (par rapport au bon sens commun). Je me demande alors, en quoi la foi en la Résurrection n’est pas ridicule … Je choque? Tant mieux! Pourquoi dire que les révélations des Mormons ne tiennent pas la route, du point de vue du bon sens? Les nôtres, au regard de l’intelligence non renouvelée, auraient-elles plus de valeur? je ne crois pas dans leurs révélations, car je sais que Dieu m’a révélé la Vérité! Ce n’est pas à l’aulne des raisonnements humains que je doute des autres croyances, mais à la lumière de ma foi! Plus nous pensons que les sectes ou ce qui est nommé comme tel délirent, en confrontant leur parole à la logique humaine, plus nous risquons de douter des promesses de Dieu. Il n’est pas étonnant, alors, de rencontrer des Chrétiens ne croyant pas aux miracles et qui seraient prêts à qualifier leurs frères ou soeurs qui en vivent de mythomanes!
Il y a, là, la distinction kantienne entre Noumène et Phénomène : le noumène est la réalité parfaite, épurée de toute aspérité passionnelle ou même logique. C’est par exemple, le "Je suis celui qui suis" du Dieu de la révélation monothéiste se présentant à Moïse qui est différent du Dieu que connaît justement ce même Moïse, éloigné des compréhensions théologiques tant les réalités pures ne sont pas offertes intégralement aux spéculations et diagnostics (Exode 3; 14). Le phénomène est ce qui est perceptible, un peu comme la pensée platonicienne, renforcée par l’opposition chrétienne du monde sensible et du monde spirituel, identifie la connaissance vulgaire à l’apparence et à l’illusion, la connaissance rationnelle à la pensée des choses telles qu’elles sont. Alors peut-on dire des autres qu’ils sont des sectes, car croyant des choses bizarres? Mais, nous ne devons pas chercher la sagesse des hommes (Romains 1,22 ; Esaïe 5, 21). Leurs croyances sont fausses, mais il est risqué de se servir des dieux du monde que sont la raison et les moqueries pour dire que les dieux des sectes sont inexistants!
De plus, nous ne pouvons nous réjouir de voir des adeptes d’autres religions persécutés injustement!
Un pasteur déporté a, un jour, fait cette prière de repentance : quand ils ont déporté les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste; quand ils ont déportés les Juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas Juif; quand ils ont déportés les Tziganes, je n’ai rien dit, je n’étais pas Tziganes; quand ils ont déporté les Protestants, il n’y avait plus personne pour me défendre!"

Qu’est-ce qui distingue une église d’une secte? Le terme, étymologiquement, fait référence, soit à la rupture ("secare" signifiant "couper"), soit au fait de suivre un guide ("sequi"). Je le dis, en provoquant, mais puisque nous suivons Jésus, nous sommes une secte; puisque nous sommes coupés du monde doctrinalement, nous sommes une secte! Comme le catholicisme est une secte suivant un pape, comme Abraham a quitté le pays d’Ur. Ce terme n’est pas péjoratif et c’est bien en Europe que l’on est intolérant plus qu’ailleurs en Occident! Ainsi, la notion équivalente, aux Etats-Unis de "cults" n’est pas une insulte et il ne viendrait, pour le moment, pas à l’esprit des élus américains de dresser une liste comme en 1995 et 1999. Bien au contraire, le Département d’Etat américain avait fait savoir sa désapprobation.
Pour le sociologue Max Webber, une église se distingue d’une secte en ce qu’elle est moins exaltée, plus prête à des compromis. Le rapport de 1995, notait que les sectes refusent l’oecuménisme …
Ainsi, les baptistes, quakers et mormons, puisqu’ils refusent l’oecuménisme sont qualifiées de sectaires par les députés, mais non listés, car non dangereux. L’ancien président de la commission d’enquête, Alain Gest a nuancé la nuance, disant que « l’absence totale de dangerosité n’existe pas à (ses) yeux. Seul son degré varie et, à long terme, les conséquences sont quasi exclusivement déstabilisantes, car ce que déclare le psychiatre ne vaut que pour une courte durée, les sectes agissant sur leurs adeptes comme la drogue chez un toxicomane » (A. Gest, Sectes, une affaire d’Etat, L’archer, 1999, P. 112-113). Nous avons là, au moins, une idée du possible esprit qui a pu animer les travaux…
Les quakers, en fondant la Pennsylvannie, derrière William Penn, ont voulu un monde de paix. Les baptistes, puisqu’ils sont soupçonnés par l’opinion publique sont une secte, ainsi Jimmy Carter et Martin Luther King, 2 prix Nobel admirés de par le monde étaient des Baptistes. Quant aux mormons, bien qu’ils ne soient pas évangéliques, je ne peux laisser raconter n’importe quoi sur eux : il y a bien un guide, un président-prophète-voyant chez eux, mais les mormons sont libres et chacun vit sous le régime de "la révélation permanente", sans gourou! Et puis, il est bizarre qu’ils soient qualifiés de mouvement sectaire alors que, depuis une quarantaine d’années, ils peuvent microfilmer les fichiers d’état-civil, dans une perspective religieuse remettant en échanges aux autorités un exemplaires des microfilms réalisés.

Suite à ce rapport, des églises ont cherché à intégrer la Fédération protestante de France pour bénéficier de sa protection. L’assemblée dans laquelle je me trouvai alors était de ce nombre. Mais, heureusement, au bout d’un certain temps, les discussions ont été rompues, le pasteur de notre communauté ayant refusé de plier sur le partage de la Cène. Sitôt les discussions stoppées, j’ai eu le dégoût de lire dans le journal local les critiques de pasteurs luthéro – réformés contre mon assemblée d’alors disant qu’elle ne comprenait rien à l’hospitalité de la communion (qui ressemble presque à l’hospitalité eucharistique). Faisons attention à ce que dit Dieu par la bouche d’un prophète (Esaïe 20, 1-2; 31, 1). Si les Evangéliques sont des Protestants, les positions presques acquises de la FPF sur l’homosexualité devraient les inquiéter. D’un autre côté, des associations chrétiennes ont repris la liste des sectes donnée en 1995. Elles demandent, parfois, le soutien financier de l’Etat et l’an passée, l’une d’elle, malgré les subsides étatiques était en déficit. La municipalité de Strasbourg ayant refusé de financer les 10% manquants, elle a du cesser ses activités. En dehors de cela, l’église de Besançon a été ajoutée à la liste des sectes suite à une dénonciation, en sus de celle d’un éducateur de rue, par d’autres évangéliques soucieux d’être en bons termes avec les élus. En 1999, il y a eu un nouveau rapport sur les sectes et l’argent avec quelques noms en plus.
Cela dit, une association, l’Arbre au milieu, avait été accusée en 95 avant que l’on admette l’erreur, mais impossible de réparer! De même, en ce qui concerne les écoles Steiner dont l’Etat a reconnu l’innocence, mais sans plus. Vive la justice des hommes!
En 2003, des députés ont souhaité une nouvelle commission sur les sectes et la santé, mais le président de la commission des Lois d’alors, aujourd’hui, ministre de la Justice, Pascal Clément, les a calmés! S’il est nécessaire de protéger les citoyens des sectes qui prétendent détenir des vérités thérapeutiques alternatives, à ce rythme, on finirait par criminaliser la prière pour les malades …