Quels effets auront, à court, à moyen et à long terme, les perturbateurs endocriniens sur les hommes et les femmes ? Quel impact sur la santé a le bisphenol A ? Est-ce que les pesticides ou encore les poussières d’aliments pour le bétail favorisent des dégradations pulmonaires chez les agriculteurs ?

Toutes ces questions mobilisent les scientifiques de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset), dirigé par Bernard Jegou, directeur de recherche à l’Inserm. Une structure, jusqu’à aujourd’hui, disséminée sur plusieurs sites à Rennes.

300 chercheurs
« C’est une science en pleine construction qui met en commun des disciplines qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble, précise Bernard Jégou. Des chimistes, des toxicologues, des généticiens, des épidémiologistes, des spécialistes de l’environnement ou des rayonnements… On devrait arriver à les réunir pour répondre à d’importantes questions, aussi bien de santé que sociétales. Une science destinée à écouter, à prévenir et à protéger. »

Avec le soutien de l’université de Rennes 1, de l’École des hautes études de la santé publique, des pouvoirs politiques, aussi bien à l’échelle locale qu’européenne, l’Irset va pouvoir se doter d’une véritable force de frappe. « Réunir toutes les équipes dans un même lieu et concentrer nos forces. » Ce projet cher à Bernard Jégou va connaître un sérieux coup de pouce le 1er janvier 2012 avec la labellisation de l’Inserm.

« Nous venons de donner le premier coup de pioche à un futur bâtiment de 7 000 m2 qui se situera entre le CHU de Pontchaillou, l’EHESP et l’université de Rennes 1. » Un investissement de près de 30 millions d’euros pour créer un pôle à dimension européenne, voire mondial. Les plus gros contributeurs étant la région Bretagne, l’Europe, l’État, Rennes métropole. « Un projet également inscrit dans le pacte d’avenir. »

À terme, près de 300 chercheurs y travailleront. « Nous serons l’un des plus grands pourvoyeurs d’expertise au monde. » L’atout de l’Irset étant bien sa multidisciplinarité et la mise au point de ce que Bernard Jegou appelle « un espéranto scientifique. » Tout le monde parlera la même langue afin d’optimiser les recherches et les rendre plus efficaces. « Il n’y aura aucune structure équivalente en France. »

La livraison de la première tranche est prévue fin 2015. « Nous comptons aussi sur notre réputation pour attirer les meilleurs scientifiques et experts. »

source : ouestfrance- entreprises.fr par Samuel NOHRA.