{Créé le 04/08/08}

Un tabou est tombé à Toulouse. L’archevêque de la Ville rose, Mgr Robert Le Gall, a choisi un prêtre de l’Opus Dei pour prendre la tête d’une paroisse du centre-ville en octobre, Notre-Dame de La Dalbade. Une nomination qui s’inscrit dans “l’orientation restauratrice” de l’archevêque qui affirme que le nouveau curé exercera son mandat sous son autorité et que “l’Opus Dei n’aura aucun rôle sur l’activité ou la gestion de la paroisse”.

Mais ce n’est pas au goût du député-maire socialiste de Toulouse, Pierre Cohen qui s’est dit “indigné” en raison du passé franquiste de l’organisation.
Fondée en 1928 par l’Espagnol José Maria Escriva de Balaguer, l’Opus Dei est souvent qualifiée de secte ou de franc-maçonnerie interne à l’Eglise. Réputée pour son rigorisme, ses fidèles (près de 80.000 membres à travers le monde, dont quelque 1.600 et 28 prêtres en France) sont censés se flageller deux heures par jour avec un cilice en signe de mortification, un supplice décrit dans le “Da Vinci Code” de Dan Brown. Très implantée dans les hautes sphères politico-économiques de l’Espagne, l’organisation avait effectivement joué un rôle politique important sous la dictature de Franco. Cela n’a pas empêché Jean Paul II de canoniser son fondateur en 2002.

Le nouveau curé est l’abbé Touzet. Il a 66 ans et est l’aumônier d’une résidence d’étudiants à Grenoble. Ancien ingénieur-chimiste, il a été ordonné prêtre en 1971 à Madrid et est l’un des pionniers de l’Opus Dei à Toulouse qui dispose de deux centres de formation dans la Ville rose et y compte une centaine de fidèles. L’organisation s’est félicitée de sa nomination, “à la fois une manifestation de confiance et de la bonne insertion de l’Opus Dei dans le diocèse”.

Ariane Schwab

Europe 1