Un peu bizarre sur ce chemin pas goudronné qui longe la route d’Alès, mais la mention “construction d’un lieu de culte“ a étonné. Le comité de quartier de Villeverte, vigilant depuis la construction du mur de la route d’Alès, s’en est ému dans une lettre à Jacques Perotti, adjoint à l’urbanisme, l’interrogeant tant sur des questions d’urbanisme que sur le type de culte qui se déroulerait ici.

S’il est vrai que du passé huguenot de la ville résulte un foisonnement des églises protestantes évangéliques, les Frères de Plymouth sont probablement les plus discrets, voire les plus fermés. D’ailleurs, ils ne consentent à communiquer que si on ne révèle pas leur identité et qu’on ne les prend pas en photo. Un rapport de la Miviludes (organisme qui répertorie les sectes), en 2005, ayant évoqué des “dérives sectaires”, les a incités à répondre favorablement aux demandes de la presse, tout en offrant l’image la plus lisse possible. “Ce rapport avait omis le principe du contradictoire et nous n’avions pu nous défendre. Cet amalgame nous a été très préjudiciable et c’est pourquoi nous nous sommes dits pourquoi ne pas dire la vérité ?”, explique Philippe T. Les Frères n’iront pas jusqu’à révéler le coût de leur projet, mais assurent que le bâtiment sera “comme une salle, très discret, se fondant dans le paysage, sans nuisance pour le voisinage. Nous sommes chrétiens et avons un devoir d’exemplarité”.
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À Nîmes, la communauté ne compte que trente familles. Une autre est présente à Alès et une à Toulon. Les cultes, sans pasteur, se déroulent alternativement dans l’un ou l’autre des endroits. Mais l’objectif d’une salle plus grande (990 m2 et 149 places de parking) est bien de pouvoir accueillir des rassemblements plus importants. À quelle fréquence ? Difficile de savoir. Si les cultes ont lieu le dimanche, on évoque “une vie d’assemblée intense”, en précisant “on ne fait pas de prosélytisme, on ne cherche pas à recruter. Nous poursuivons le même but que les autres chrétiens”. Des chrétiens qui refusent toutefois toute initiative interreligieuse – telle qu’il en existe à Nîmes -, ou simplement œcuménique.
Source : Nîmes Midi Libre par ÉDITH LEFRANC