02/04/2010

Serge Labrosse

Le Journal de Montréal

Michel Brisebois prétend que les gens «paniquent» en prévision de 2012, date annoncée de la fin du calendrier maya. Cela ne l’empêche pas de coller son discours à ce qui leur fait peur. Même en présence des enfants.

Le Journal lui a demandé si, avec ses discours d’apocalypse – par lesquels il prétend vouloir «démystifier tout ça» -, il n’y a pas danger d’entretenir plutôt cette peur.

«Y a du danger partout, répond- il doucement. Mais oui, ça pourrait.»

«Je leur dis : paniquez pas, c’est pas la fin du monde. Ça le sera peut-être dans 100 ans, dans 150 ans ou dans… deux ans.» Tiens donc ! 2012…

«Je vais souvent avec le courant», précise-t-il candidement.

Et des messages avant l’accès au comptoir alimentaire, il en présente ainsi depuis 10 ans, ad-met Michel Brisebois.

{{Anges et extra-terrestres}}

Il se fait rassurant: «J’ai parlé une seule fois [ce jour où nous y étions, dit-il] des anges et des extra- terrestres. C’était d’ailleurs un des discours les plus osés que j’ai faits.»

C’est faux, nous rapportent des témoins qui, justement, nous avaient mis sur la piste du pasteur quelques semaines plus tôt en rapportant qu’il tenait déjà ce discours.

Lorsqu’il dit, par ailleurs, qu’on assistera, «de notre vivant», à des enlèvements de chrétiens sur la Terre, protégés par Dieu, juste avant que «200 millions de Cavaliers marchent sur Jérusalem», ne peut-il susciter plus de peur que d’espoir, chez «75 à 110 personnes» qui, dit-il, fréquentent le Grain d’Sel chaque semaine -y compris de jeunes enfants et quelques déficients intellectuels ?

{{Le chiffre de la Bête}}

Et quand il annonce qu’«on verra bientôt apparaître sur le bras de certains -qui n’auront pas été sauvés (lire : enlevés) le chiffre de la Bête, 666», que «Big Brother appliquera bientôt un code à barres ou une puce électronique sous la peau de ceux qui n’auront pas été réceptifs à Dieu», comme il l’a fait à quelques reprises, récemment encore? N’est-ce pas inquiétant?

«C’est pour ça que je leur en donne pas trop», réplique-t-il vaseusement. Et il ajoute : «C’est pour ça aussi que moi, je condamne Jim Jones et les prêcheurs américains, qui embarquent du monde.»

«Des fois, conclut-il comme si ceci expliquait cela, même quand c’est de bouffe que les gens ont besoin, le spirituel, ça aide à passer au travers.»

[http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2010/04/20100402-080601.html-> http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2010/04/20100402-080601.html]