02/04/2010

{Discours apocalyptique}

Serge Labrosse

Le Journal de Montréal

«Depuis quelques semaines, des milliers de gens ont vu des ovnis; on a découvert des squelettes d’hommes mesurant 20 pieds; des gens vont disparaître, être enlevés de la Terre pour échapper aux puissances démoniaques.»

Tel est, semaine après semaine, le discours apocalyptique de Michel Brisebois, un individu inquiétant qui dirige une église évangélique, distribue des vivres aux démunis et contraint les bénéficiaires à écouter ses messages troublants avant de leur offrir à manger.

L’organisme dont il est le président, Le Grain d’Sel, est un comptoir alimentaire de Beloeil qui bénéficie, depuis des années, de l’appui de tout un réseau social et politique en Montérégie.

Le CLSC lui réfère les indigents, la Commission scolaire des Patriotes et son Centre de formation du Richelieu le payent pour qu’il fasse travailler avec lui des personnes déficientes intellectuelles, la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Montérégie lui verse des subventions et il est recommandé par le Centre d’action bénévole de la région.

{{Prix du mérite municipal}}

Otterburn Park a même décerné à Michel Brisebois et au Grain d’Sel le Prix du mérite municipal, en 2005, avant qu’il ne déménage les activités du Grain d’Sel dans l’ancien poste de police de Beloeil.

À se demander si les organismes qui lui donnent leur appui et le recommandent chaleureusement ont déjà mis les pieds dans les locaux où sévit Michel Brisebois…

Le Journal de Montréal a découvert l’homme dans un local à l’arrière d’un immeuble situé au 866 boulevard Wilfrid-Laurier, dans le Vieux-Beloeil -là même où loge le Centre de formation du Richelieu.

Payer et écouter pour manger

Chaque vendredi, Michel Brisebois y donne rendez-vous aux moins fortunés qui, en échange de 7 $, peuvent se procurer des fruits et légumes, un peu de viande parfois, gracieuseté de commerces voisins.

Mais les habitués du Grain d’Sel doivent immanquablement écouter les discours religieux de fin du monde de Michel Brisebois, avant que celui-ci ne leur donne accès au comptoir alimentaire.

Le pasteur ne manque pas, d’ailleurs, de les convier à des conférences, comme celle-là, il y a quelques jours, à Chambly, sur «la fin des temps».

[http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2010/04/20100402-080600.html-> http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2010/04/20100402-080600.html]