PARIS, 18 jan 2008 (AFP) – Les quotidiens découvrent que Nicolas Sarkozy
peut être un président aussi catholique qu’il est cathodique, mais leurs avis
sont partagés sur ses motivations même s’ils sont plusieurs à penser qu’il a
éteint l’incendie allumé par ses soins au Vatican, puis à Ryad.
« Nicolas Sarkozy, nouveau Godefroy de Bouillon ? » se demande Jean-Pierre Bel
dans La Nouvelle République du Centre-Ouest qui imagine que « le chef de l’État
veut apparemment rouvrir, dans nos époques matérialistes, une plus large route
vers le divin ».
« Jouisseur, hédoniste, et bling-bling (…) tel serait notre Président »
écrit Michel Richard du Midi Libre qui voit « une autre face chez Sarkozy,
religieuse, sinon spirituelle », tout en assurant que « Sarkozy est sur un terrain
brûlant. Dieu sait pourtant que la France n’a nul besoin d’une guerre de
religions, même larvée. »
Evoquant « les glissements sémantiques de ce président plus cathodique que
catholique », Hubert Coudurier du Télégramme croit que « la vraie question est
néanmoins de savoir s’il croit un mot de ce qu’il raconte. »
Marc Chevanche dans Nice-Matin estime qu’on « savait que Nicolas Sarkozy
avait quelques problèmes avec la distinction vie publique, vie privée. Il semble
avoir autant de difficultés à identifier ce qui revient à l’autorité qu’il
incarne et ce qui relève du for intérieur. »
Dans Le Républicain Lorrain, Philippe Waucampt pense que « Nicolas Sarkozy
dit presque aussi souvent +Dieu+ que +moi+ ou +je+, reconnaissant explicitement
l’existence d’une instance supérieure à sa personne », et est persuadé que « ce
qu’il refuse, c’est l’anticléricalisme ».
De son côté, Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées décèle
chez le président « une tentative inquiétante d’instrumentalisation du religieux
par le politique. »
Bien que voyant le chef de l’Etat comme un « catholaïque » Jacques Camus dans
La République du Centre, se demande « si Nicolas Sarkozy n’a pas poussé le
goupillon un peu loin ». Alors que dans La Montagne, Daniel Ruiz assure que
« Nicolas Sarkozy a éteint l’incendie qu’il avait allumé, en redisant son
attachement à la laïcité et au respect des croyances. »