{{Par Hugues JEANNEAUD}}
BORDEAUX, 19 fév 2010 (AFP) – Le Dr Daniel Cosculluela, psychiatre de Bergerac âgé de 53 ans, a été acquitté vendredi par la cour d’assises d’appel de la Gironde à Bordeaux, 7 mois après avoir été condamné par les assises de la Dordogne à 12 ans de réclusion pour le viol de quatre de ses patientes.
Les jurés de la Gironde n’ont pas suivi les réquisitions de l’avocat général, Jean-Luc Gadaud, qui avait réclamé jeudi quinze ans de réclusion criminelle – comme à Périgueux – une peine pour « empêcher de nuire », un « violeur en série », avait-il lancé.
L’avocat général avait fondé ses réquisitions sur les sanctions disciplinaires déjà prononcées à l’encontre du Dr Cosculluela: en septembre 1997, estimant qu’il avait eu « un comportement violant les principes de moralité, de probité et la déontologie de sa profession », il avait été radié. Cette sanction avait été ramenée en appel par le Conseil national de l’Ordre à trois ans d’interdiction d’exercice.
A Bordeaux, l’accusé, qui comparaissait libre, n’a cessé de clamer son innocence se disant victime d’un « acharnement », « d’un complot ». Il a, lors de ses deux procès, vigoureusement nié les relations sexuelles avec ses patientes les présentant comme des affabulatrices.
« C’est un grand soulagement, j’avais vécu le procès de Périgueux comme un cauchemar, celui de Bordeaux a été parfaitement mené et tout le monde a pu s’exprimer », s’est félicité Me Benoît Ducos-Ader, l’un des trois avocats de l’accusé.
Selon l’avocat bordelais, le procès a montré que la thèse des parties civiles « n’était pas sérieuse même au vu de leurs propres déclarations ». De son côté, l’avocat d’une des victimes, Me Daniel Lalanne, a soutenu après l’énoncé du verdict que « les victimes ont été déçues mais que leur combat existe et qu’il restera dans les mémoires ».
A l’origine de ce dossier pénal, la plainte de Mireille Lasserre en décembre 1997. Cette ancienne conseillère professionnelle de l’agence pour l’emploi de Bergerac a réitéré à Bordeaux ses accusations, évoquant un premier rapport sexuel « par surprise » avec son thérapeute à l’issue d’une séance d’hypnose.
Deux autres plaignantes ont également relaté à la barre des relations imposées par le médecin. Des histoires qui se ressemblent, la thérapie qui s’arrête brusquement, puis une phase de mise en conditionnement à l’aide de contes et d’hypnose. Des femmes considérées comme crédibles par les experts qui les ont examinées.
Elles ont affirmé que placées « sous emprise » elles sont retournées voir ce médecin qui a pu continuer à leur imposer des rapports « non désirés ».
Me Ducos-Ader a plaidé que son client n’était « pas un violeur » même si, de son point de vue, « il (s’était) passé quelque chose » entre le médecin et les patientes.
Les plaintes de deux autres patientes sont en cours d’instruction à Périgueux comme l’a indiqué l’avocat général dans son réquisitoire.
AFP 192109 FEV 10