METZ, 2 août 2006 (AFP) – Un tableau représentant le Christ accroché depuis plus d’un siècle au palais de justice de Metz mais dont la présence a été contestée va être transféré dans une église de Moselle, a-t-on appris mercredi auprès du tribunal.

"J’ai reçu il y a quelques jours une lettre du ministre de la Justice m’informant qu’il avait signé une convention avec la mairie de Saint-Avold (Moselle) qui prévoit le transfert de l’oeuvre dans l’abbatiale de la commune" a déclaré à l’AFP Marcel Martin, premier président de la cour d’appel de Metz.

Il avait sollicité le Garde des Sceaux en 2000 à la suite d’une polémique portant sur la présence de ce Christ en croix dans la salle de la cour d’assises, lui demandant de débloquer la situation.

Le "Christ en croix" (3,50 mètres sur 1,70 mètre) signé en 1866 par l’artiste lorrain Théodore Devilly avait été recouvert d’un voile dans l’attente d’une décision.

Celle-ci devrait mettre un terme à une polémique apparue il y a sept ans au sujet de la présence de ce Christ dans un bâtiment public situé dans un département, la Moselle, où le régime concordataire de 1801 (organisant les rapports entre l’Eglise et l’Etat français) est toujours en vigueur.

En avril 1999, lors d’un des procès du tueur en série Francis Heaulme, le président de la cour d’assises avait demandé à l’accusé de réfléchir sur sa défense en vue d’un "pardon" de Dieu. L’avocate de Heaulme avait alors dénoncé une "menace" par les "foudres divines" et critiqué, hors audience, la présence du Christ dans un lieu de justice.

"Nous avions décidé en 2000 d’organiser une consultation du personnel dupalais qui s’était prononcé majoritairement pour un maintien de l’oeuvre à sa place", a rappelé mercredi Marcel Martin.

"Mais pour faire taire la polémique entre laïques et tenants d’une tradition locale, nous avions décidé de recouvrir le tableau d’un voile qui est toujours en place", a-t-il ajouté.
fio/gl/bg

AFP 021321 AOU 06