PARIS, 25 jan 2010 (AFP) – Une cinquième personne a été mise en examen pour “viols sur mineurs de moins de quinze ans par personne ayant autorité” dans l’enquête sur des actes présumés de pédophilie commis entre 1979 et 1992 sur le bateau-école “Karrek Ven”, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Cette personne, un homme né en 1953, avait été interpellée début janvier sur commission rogatoire de la juge Mylène Huguet et mise en examen le 8 janvier pour “viols sur mineurs de moins de quinze ans par personne ayant autorité”, selon cette source.
Il a été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet, qui lui interdit notamment de quitter la France, a-t-on précisé de même source. Il est soupçonné d’avoir violé deux jeunes, selon cette source.

Dans cette affaire, quatre personnes, dont l’ancien capitaine du “Karrek Ven”, Léonid Kameneff, ont déjà été mises en examen pour des viols et agressions sexuelles “sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité” entre août 1979 et 1992.
Une trentaine de jeunes ayant navigué sur le bateau-école ont dénoncé à la police des abus sexuels et 14 se sont constitués parties civiles, les faits dénoncés par les autres étant prescrits.
La Brigade de protection des mineurs (BPM), en charge de l’enquête, a établi qu’au total environ 400 enfants, garçons et filles, étaient passés sur le bateau.

Fondée par Léonid Kameneff, l’association “L’école en bateau” prônait “l’épanouissement intellectuel, psychologique et social de l’enfant”, a expliqué une source proche du dossier, ajoutant que “le marin pédagogue aurait encouragé les adolescents à vivre nu et à avoir des relations sexuelles entre eux ou avec des adultes”.
Si une majorité d’enfants ont déclaré à la justice, selon cette source, avoir “passé un séjour formidable” à bord du thonier, d’autres ont dénoncé l’aspect sectaire de l’éducation pratiquée. Ils ont notamment décrit des séances d’autocritique et d’accusation publiques, des séances de massage ou de masturbation collective.