06/08/2009
Burkina Faso
Le chantier se limite pour l’instant à quelques murs ceinturés d’échafaudages en bois mais il a déjà fait couler beaucoup d’encre. Le futur hôpital Kamkaso (Maison de la femme noire en langue dioula), situé dans la banlieue de Bobo-Dioulasso, seconde ville du Burkina, est le premier hôpital spécialisé de ce pays dans la reconstruction du clitoris mutilé après une excision. Cette technique de reconstruction a été inventée par le docteur Pierre Foldes et vulgarisée en Afrique par le professeur Michel Akotionka.
Alors que le chantier sera livré en décembre prochain, le « Pays des Hommes Intègres » n’est pas choisi au hasard. Il fut l’un des premiers pays au sud du Sahara à légiférer pour combattre cette pratique devenue illégale depuis une loi de 1996. Cet établissement ne serait donc que l’aboutissement logique de cette lutte s’il n’était au cœur d’une controverse, cette « Clinique du plaisir » étant le projet-phare des Raëliens, communauté spirituelle fondée en 1974 par l’ancien journaliste Claude Vorilhon.
Financé par l’organisme Clitoraid, association raëlienne créée en 2006 et basée à Las Vegas, aux Etats-Unis, ce projet d’un coût de 150 millions de francs CFA a débuté en janvier dernier. Il est soutenu par la très officielle ONG « Voix des femmes pour l’épanouissement » dirigée par Banémani Mariam Traoré.
Retrouvez l’ensemble de cet article dans l’enquête sur « Les sectes en Afrique » à paraître dans Jeune Afrique n°2535 du 9 au 15 août 2009.