Les statistiques des violences sexuelles à l’égard des femmes est une question difficile dans les 28 pays de l’UE. La définition d’un viol n’est pas toujours la même.

Après les agressions de femmes à Cologne, en Allemagne, à la Saint-Sylvestre, la question de la violence sexuelle à l’égard des femmes est revenue sur la table des élus de l’Union Européenne.

Un problème délicat que les 28 pays peinent toujours à quantifier. « Trop longtemps les violences sont restées un chiffre « noir », difficile à évaluer et quantifier, cela change maintenant mais cela reste toujours problématique. Nous savons aussi que trop souvent les femmes ne parlent pas de ces violences ou ne déposent pas plainte », indique Viviane Teitelbaum, présidente du Lobby européen des Femmes.

{{Les statistiques de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne. }}

À la demande des eurodéputés du parlement de Strasbourg, une vaste enquête a été menée en 2012, par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) à l’échelle de l’UE. Elle a montré que la majorité des femmes qui sont victimes de violence ne signalent ces incidents ni à la police ni à aucun organisme d’aide aux victimes. En conséquence, la plupart des femmes victimes de violence n’ont pas accès au système judiciaire ni aucun autre service d’aide psychologique. « Dans de nombreux pays, des systèmes sont peu appropriés, ne les encouragent pas à le faire », regrette Viviane Teitelbaum.

{{++ Viol. Stéréotypes, mythes et idées fausses encore trop répandus}}

Autre constat, la définition d’une violence sexuelle ou d’un viol varie souvent d’un pays de l’UE à l’autre. Ainsi, dans un certain nombre d’États membres, la définition légale du viol n’est pas liée à l’exigence de l’utilisation de la force physique. L’emprise mentale est prise en compte.

Sur la base d’une telle définition, une femme sur 20, soit 5 % des Européennes auraient déjà été violées, selon cette enquête de 2012. En 2015, la FRA a affiné ses chiffres (voire l’infographie ci-dessus).

{{Violence physique}}. On estime à 13 millions le nombre de femmes dans l’UE victimes de violence physique, ce qui correspond à 7 % des femmes âgées de 18 à 74 ans dans l’UE.

{{Violence sexuelle}}. On estime à 3,7 millions le nombre de femmes dans l’UE victimes de violence sexuelle, soit 2 % des femmes âgées de 18 à 74 ans dans l’UE.

{{Viols.}} Une femme sur 20 (soit 5 %) a été violée depuis l’âge de 15 ans.

Harcèlement et « traque furtive ». Dans l’UE, environ 18 % des femmes ont fait l’objet de traque furtive ce qui correspondrait à 9 millions de victimes. Pour obtenir ces résultats, l’enquête a demandé aux femmes si elles s’étaient trouvées dans une situation où la même personne avait été insultante ou menaçante à leur encontre de manière répétée, en se référant à une liste d’actions ; par exemple, si la même personne « a rôdé ou vous a attendue devant chez vous, votre lieu de travail ou votre école sans raison légitime ? » ; ou « a passé des coups de fil insultants, menaçants ou silencieux ? ».

source :
http://www.ouest-france.fr/monde/une-femme-sur-vingt-aurait-ete-violee-dans-lunion-europeenne-4068305