Une bombe fixée sur une fillette d’une dizaine d’années a explosé samedi midi dans un marché bondé de Maiduguri, grande ville du nord-est du Nigeria, a annoncé la police locale. Au moins 20 personnes sont mortes, y compris la fillette porteuse de la bombe artisanale, et 18 blessés, selon le porte-parole de la police de l’État de Borno dont Maiduguri est la capitale.

Une puissante explosion a secoué le « Monday market » à l’heure où il était bondé de vendeurs et de clients. Fin 2014, ce même marché avait déjà essuyé deux attaques meurtrières commises par des femmes portant des explosifs.

Il n’y a pour l’instant aucune revendication. Mais depuis six ans et le début de son combat pour imposer un État islamique au Nigeria, le groupe rebelle Boko Haram a multiplié le recours à des femmes et des fillettes pour lancer des attentats.

Selon Ashiru Mustapha, membre d’un groupe local d’auto-défense, la bombe a explosé alors que l’enfant faisait l’objet d’une fouille à l’entrée du marché.

Il doute qu’il s’agisse d’un acte délibéré de la fillette. « La fillette avait une dizaine d’années et je doute fort qu’elle savait véritablement ce qui était fixé à son corps, » a-t-il déclaré à l’AFP.

« En fait, elle était contrôlée à l’entrée du marché et le détecteur de métaux venait de signaler qu’elle portait quelque chose sur elle. Malheureusement, la charge a explosé avant qu’elle n’ait pu être isolée », a poursuivi Ashiru Mustapha.

Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du marché alors que des personnels de santé examinaient les décombres et récupéraient les restes humains.

Boko Haram a perpétré sa première « attaque suicide » menée par une femme en juin 2014 dans l’État de Gombe (nord). Depuis, il y a eu une vague d’attentats à la bombe, dont 4 en une seule semaine à Kano.

En juillet, une fillette de 10 ans avait été découverte dans l’État de Katsina portant un gilet bourré d’explosifs, laissant penser que Boka Haram forçait les enfants à se faire exploser.

source : La-croix.com (avec AFP)11 janvier 2015