Et cela pendant 12 ans. Le “freewinds” est un yacht de luxe également lieu de retraite et d’étude pour l’organisation. D’après la jeune femme, c’est là qu’elle a été emmenée contre son gré en 1996 jusqu’à son transfert en 1997.

Valeska est née et a passé son enfance à Genève avec des parents eux-mêmes scientologues. A 14 ans, elle décide de rejoindre la Sea Org, le corps d’élite de la scientologie. Elle signe rapidement le “contrat d’un milliard d’années” imposé aux membres et travaille sur la base terrestre de Clearwater en Floride: lessive et repassage sont ses principales taches.

Sa situation se gâte en 1996 lorsque sa mère rompt officiellement avec la scientologie. Sea Org décide d’envoyer la jeune femme à bord du “Freewinds” pour échapper à toute mauvaise influence. Dès le départ, elle signifie sa réticence. Conséquence: “On m’a fait travailler à l’entretien du bateau puis comme serveuse au restaurant pour 50 dollars par semaine. je ne pouvais descendre du bateau qu’accompagnée” raconte-t-elle. Pourquoi ne pas avoir fui? “On m’avait confisqué mon passeport, je n’avais pas de compte en banque. J’étais au milieu de nulle part.”

Face à son tempérament rebelle, l’organisme l’envoie en stage de réhabilitation en Australie. C’est en 2007 et son calvaire prend fin. Sur place, elle rencontre son mari et se marie en secret. Un mois plus tard, ils quittent la scientologie. La jeune femme vit toujours dans ce pays et a donné naissance à un petit garçon. Elle est bien décidée à alerter l’opinion publique sur son passé.

La porte-parole pour la Suisse romande de la scientologie, Francine Bielawski, estime quant à elle qu’il s’agit d’un “cas isolé”.

Source :Tribune de Genève

par Anne-Elisabeth Celton | 30.11.2011

http://www.tdg.ch/actu/monde/genevoise-dit-esclave-12-ans-scientologie-2011-11-30