{{A l’avenir, ne sera plus psychologue qui veut. Après plus de dix ans de discussions, le Conseil fédéral a transmis mercredi au Parlement une proposition de nouvelle loi, qui réglemente sur le plan national les professions de la psychologie.}}

La dénomination de psychologue sera protégée.

«C’est un immense progrès, qu’il aura fallu près de dix ans pour concrétiser», a déclaré devant la presse le conseiller fédéral Pascal Couchepin. Il n’existe en effet à l’heure actuelle en Suisse aucune réglementation nationale pour l’exercice de la psychologie. N’importe qui peut s’intituler «psychologue» et offrir ses services. Faute de transparence, rien ne permet aux personnes en quête d’une aide psychologique de distinguer les praticiens qualifiés des charlatans.

La nouvelle loi vise à «améliorer la protection de la santé et à préserver de la tromperie les gens qui recourent à des prestations psychologiques», explique Pascal Couchepin. Elle réglemente au niveau fédéral la formation de base et postgrade des psychologues, ainsi que l’exercice de la profession. Elle établit également des dénominations protégées et crée un label de qualité fiable en instaurant des titres postgrades fédéraux. La transparence «dans le marché aujourd’hui opaque des prestations psychologiques» sera ainsi garantie, a souligné Pascal Couchepin.

Quiconque exerce la psychotérapie à titre économique privé sous sa propre responsabilité technique devra donc, à l’avenir, détenir un diplôme d’étude supérieure reconnu d’une Haute école en psychologie et avoir achevé une formation postgrade accréditée en psychothérapie. Un bachelor en psychologie ne suffira pas: il faudra au moins un master ou une licence.

«La nouvelle loi n’empiète pas plus sur la liberté économique que ce qui est nécessaire», souligne le Département fédéral de l’intérieur. Elle renonce ainsi à exiger une autorisation obligatoire pour toutes les professions de la psychologie et à formuler des interdictions professionnelles ou d’exercer.

{{Psychologues satisfaits}}

La Fédération suisse des psychologues (FSP) applaudit. «L’adoption de normes de qualité valables dans tout le territoire suisse pour les professions les plus sensible de la psychologie, telle que la psychothérapie, est un progrès décisif», souligne-t-elle. Elle permettra à la Suisse de combler son retard sur les pays voisins en matière de protection des patients et des consommateurs.

Quelque 2.600 médecins spécialistes en psychiatrie ou psychothérapie exercent à titre privé en Suisse. A cela s’ajoutent encore quelque 3.800 psychothérapeutes non médecins, au bénéfice d’une autorisation cantonale d’exercer. Selon l’enquête suisse sur la santé 2007, un tiers des Suisses sont suivis par un psychologue.

(ap)