M. Dupont a demandé à la cour d’assortir la réclusion criminelle d’un suivi socio-judiciaire et d’une injonction de soins d’une dizaine d’années, estimant que “les conditions sont réunies pour que les faits reprochés se reproduisent”. Pour lui, c’est d’autant plus nécessaire que tout au long du procès, l’accusé a “nié sa culpabilité et la matérialité des faits”.
Pour sa part, Me Daniel Picotin, avocat des voisins Michel et Eve D. et de leur fille, âgée de 12 ans au moment des faits, a comparé l’accusé à un “apprenti gourou” qui a mis “sous sa coupe” ceux qui sont “sur le banc” des parties civiles alors qu’il a “rejeté ceux qui n’ont pas adhéré”.
“A défaut d’être un véritable gourou, vous avez quand même réussi à anesthésier et lobotomiser mes clients et à pratiquer une sorte de hold-up de leur cerveau”, a asséné Me Picotin, également spécialiste des questions de sectes et d’emprise, à M. Boumedine dont il a démonté le mécanisme d'”emprise mentale” sur ses victimes.
Pour lui, “ce qui est inquiétant dans la personnalité de M. Boumedine c’est qu’il jouit de manière perverse de la peur de l’autre et, avoir ainsi un surcroît de jouissance, c’est du sadisme pur traumatisant pour les victimes”.
Pierre Emmanuel Barois, l’avocat de Valérie, l’ex-femme de l’accusé et de sa fille, X., âgée de 6 ans au moment des faits, a affirmé que l’accusé “décidait de qui pouvait faire quoi, il téléguidait chacune” de ses victimes et “avait réussi à être le mâle tout puissant”.
M. Boumedine avait été arrêté en novembre 2009 alors que sa femme Valérie venait de raconter à la police comment elle-même et Eve D. ont été contraintes à avoir des relations sexuelles ensemble, puis avec l’accusé, quelques heures auparavant.
Le verdict est attendu vendredi.

source : AFP LE PARISIEN LE 16 février 2012