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Mardi 19 Janvier 2010

{{JUSTICE. Nathalie De Reuk, dont la mère est décédée après avoir été soignée par des « charlatans », a porté plainte en Belgique. Une de ces thérapeutes exerce en Dordogne}}

«On a tué ma mère ». Le titre de l’ouvrage de Nathalie De Reuk, en librairie depuis le 14 janvier (1), ne souffre aucune ambiguïté. Le livre enquête, réalisé en collaboration avec le documentariste belge Philippe Dutilleul a pour objectif de dénoncer ces « charlatans » de la médecine. Il aura fallu deux ans pour dépouiller les nombreux écrits et enregistrements laissés par Jacqueline Starck, la mère de Nathalie De Reuk.

« Ma mère était soignée par un ostéopathe depuis une dizaine d’années, quand elle a découvert une grosseur au sein. Elle lui en a parlé et il lui a indiqué qu’il s’agissait de la manifestation d’un conflit et qu’elle devait trouver l’origine de celui-ci pour guérir », raconte Nathalie De Reuk, installée à Bruxelles en Belgique.

{{Plainte pour « homicide »}}

C’est sur le principe de « biologie totale », de Claude Sabbah, que se fonde cette théorie développée par de nombreux thérapeutes de ces médecines dites parallèles. Jacqueline Starck, la mère de Nathalie De Reuk est alors persuadée que les médecins ont raison. Les seuls soins : du jus de citron ou de l’oignon. « Ces pratiques sont assimilées à des dérives sectaires », constate l’auteur. Soignée d’abord par son ostéopathe, Jacqueline Starck s’est retournée vers deux autres thérapeutes, dont un est installé en Auvergne et une autre à Bruxelles.

Aujourd’hui, elle officie dans notre département sous le titre de d’homéopathe, kinésiologue, radiesthésiste et géobiologiste. « Je ne préfère pas dire son nom car l’affaire est à l’instruction en Belgique, où j’ai déposé plainte pour homicide et non assistance à personne en danger », explique Nathalie De Reuk. Pour seule réponse, la thérapeute revenue dans le Périgord a dit cette phrase absurde : « Beaucoup de gens meurent du cancer alors qu’ils sont guéris, puis ils reviennent en bonne santé dans une autre vie. »

{{Pas d’autres victimes}}

L’état de Jacqueline Starck se dégrade en un an. « Elle avait une plaie ouverte à la place du sein et son bras gauche avait tellement gonflé qu’elle penchait de ce côté », indique Nathalie De Reuk.

« Un peu avant son décès, ma mère a fait une biopsie qui a confirmé son cancer. Elle a surtout été secouée par le fait qu’elle avait été complètement abusée plus que par le diagnostic », note sa fille.

C’est sur son lit de mort que Jacqueline Starck a demandé à sa fille de tout faire « pour éviter que cela ne se reproduise et pour qu’il n’y ait pas d’autre victime ».

Une mission à laquelle s’attache sa fille depuis le 13 juin 2007, date de la mort de Jacqueline Starck.

(1) « On a tué ma mère », Éditions Buchet-Chastel, 21 euros.

Auteur : nancy ladde

perigueux@sudouest.com