FRÉDÉRIC RAVUSSIN | 20 Mars 2008 | 01h27

L’ex-mari d’Ulrike affirmait il y a quinze jours: «Il y a quelque chose de plus fort que l’instinct maternel.» Une secte? «Je ne sais pas. Mais je pense qu’on n’en est pas trop loin.» L’illustré d’hier a retrouvé la trace de cette mère de trois enfants, qui ne veut pas revoir sa famille. Elle conduit à un local situé dans une zone industrielle d’Yverdon.

«C’est vrai que je loue ce local. Et je le mets à disposition de C., un de mes collaborateurs qui y organise des cours et des conférences», nous affirme J., entrepreneur. C. explique: «J’ai mis sur pied, il y a plusieurs mois, une conférence avec un coach sportif, puis invité des intervenants de divers horizons: hypnothérapeutes, docteurs spécialisés en posturologie ou médecine énergétique.» Une fois par semaine, C. utilise lui-même le local pour donner des cours mélangeant respiration, tai-chi et pa-tuan-chin. «Ce qui s’y passe n’est en rien lié à un quelconque mouvement spirituel ou une secte. Mon but est de faire passer un message pour l’évolution de la conscience humaine.»

Il confirme qu’Ulrike s’y est rendue durant l’hiver 2006-2007 pour participer à un cours de numérologie. J. y assistait aussi: «Je l’ai rencontrée à cette occasion. J’ai pris part à deux des cinq séances prévues, parce que le sujet m’intéressait au départ. La responsable du cours m’a ensuite prié de le quitter, parce que je contestais sa valeur, disant que cette méthode me paraissait obsolète.» L’entrepreneur souligne qu’il n’y est plus retourné.
«Rien de caché»

Il reconnaît en revanche avoir revu Ulrike à plusieurs reprises. Et encore dernièrement. La jeune femme s’est rendue chez lui, dans un village proche d’Yverdon, et J. et son épouse sont allés la trouver à son nouveau domicile. «Vous savez, il n’y a rien de caché là derrière.» Selon lui, Ulrike n’avait «simplement pas le même ressenti que son ex-mari. De sa propre initiative, elle a choisi un autre parcours. C’est son choix et je le respecte.» La piste d’une secte? Il la balaie d’un revers de la main. «C’est sûr que non. Elle a fait suivre une filière totalement traditionnelle à ses enfants, elle ne conteste pas sa confession. Mais ça arrange beaucoup de monde de parler de secte, parce que ça fait mode…» Quant aux rumeurs qui circulent sur son compte, il semble s’en accommoder. «J’ai tout entendu. On m’a même dit que j’étais un grand chef mormon…» Ce qu’il avoue volontiers, c’est qu’il possède «un bon ressenti» et que des gens viennent du coup se confier à lui. «Si je peux les aider, je le fais. Mais je n’ai jamais contacté personne, ni orienté quelqu’un vers des sectes.»

De son côté la police confirmait hier que lors de son audition, Ulrike «était tout à fait elle-même, savait ce qu’elle faisait et ne paraissait pas avoir été contrainte».

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