26/11/2016 05:35

Le viol sur conjoint n’est reconnu que depuis dix ans, indique Me Laurence Grenouilloux.
Avocate au barreau de Blois, elle tenait, ce vendredi, le rôle de président de cour d’assises. Elle a justement eu à diriger les débats du procès (*) d’un conjoint violeur. Et si ce procès était fictif, les faits étaient inspirés de faits bien réels.

A la barre, la victime (jouée par Me Émilie Hallbardier) décrit avec une voix faiblarde : « Quand je lui disais non, ça ne changeait rien. Même si je pleurais. Rien ne pouvait l’arrêter, même pas la présence des enfants. Il me disait : “ Je vais me dépêcher ”. Et il faisait son affaire. »

Dans le box des accusés, le prévenu (joué par Olivier Carrier, agent du service pénitentiaire d’insertion et de probation) essaie de modérer les faits qui lui sont reprochés : « Nous nous aimions. Comme dans tous les couples, il y a des hauts et des bas. Il est normal d’avoir des jeux érotiques et des rapports sexuels. Elle ne disait pas toujours non, parfois elle ne disait rien. »

Son avocate, Me Fabienne Aubry (dans son propre rôle) met l’accent sur son enfance difficile : « Avant de mal aimer, il a lui-même a été mal aimé. » Quand l’avocat de la partie civile, Me Louis de Redon souligne « l’emprise mentale, physique et financière » que le prévenu exerçait sur sa conjointe.

Dans ses réquisitions, l’avocat général (joué ici par Me Sandrine Cariou) demande notamment une peine de quinze ans de prison ferme. Dans la réalité, le prévenu aura en fait été condamné à treize ans de prison dont huit de réclusion criminelle.

Une peine, qui a pu« sembler légère vu la gravité des faits. »Telles sont quelques-unes des réactions du public présent dans la salle de l’ancien tribunal. L’après-midi s’est prolongé par des échanges et des débats sur la question « très complexe » des violences conjugales faites aux femmes.

Toute femme victime de violence peut contacter gratuitement le 39.19. Les victimes de violences sexuelles peuvent appeler le 0.800.05.95.95.

(*) Ce procès était organisé par la ville de Romorantin via le point d’accès au droit et le CCAS dans le cadre du CLSPD, Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance.

Valérie Pernette

source : la nouvelle republique.fr
26/11/2016 05:35